Endettement public : Attention danger ! De nouvelles routes et autoroutes sont construites pendant que chez nous, Azali et les siens se bombent le tor
Endettement public. Attention danger ! (Partie 2)
Le niveau de soutenabilité de la dette ivoirienne fait certes débat auprès des économistes mais tout le monde s’accorde à dire que le pays se transforme. L’industrie se développe. De nouvelles routes et autoroutes sont construites pendant que chez nous, Azali et les siens se bombent le torse pour avoir, en 8 ans de règne sans partage, réparé quelques nids de poule et recouvert les quelques routes héritées des décennies antérieures à son avènement au pouvoir d’une très fine couche de goudron aussitôt emportée par 2 jours de faibles averses.
Le taux de pauvreté a chuté de 55% en 2011 à 35% en 2020 en Côte d’Ivoire alors qu’elle explose aux Comores, passant de 42 % en 2014 à44,8 % en 2020 selon les enquêtes de l’Institut national de la statistique et des études économiques (journal Al Watwan du 3/12/2021).
Les dirigeants ivoiriens engagent leur Etat pour contracter des emprunts afin d’assurer la richesse à terme de leur pays. Pendant que les nôtres y trouvent un moyen de garnir leurs comptes bancaires. L’endettement de la Côte d’Ivoire a contribué au doublement de son PIB entre 2011 (date de l’accession au pouvoir du président Ouattara) et aujourd’hui pendant que celui des Comores a peu d’effet, et c’est un euphémisme, sur son développement.
Les Ivoiriens connaissent un endettement vertueux qui a généré une croissance du PIB réel de 8,2 % en moyenne sur la période 2012-2019 pendant que le taux de croissance de notre économie est de 2,6 % en moyenne depuis 1980. La Côte d’Ivoire escompte un taux de croissance de 6,5 % en 2024 pendant que la Banque africaine de développement prévoit un taux de croissance de 4% pour les Comores, trop faible pour enclencher cette « émergence » tant chantée par Azali et les siens.
Je suis estomaqué par la légèreté du texte publié ce 18 avril par la Gazette des Comores sous la signature de Imtiyaz. « Les Comores se trouvent dans le bon train de la croissance économique en Afrique. Le pays va en effet bénéficier de l’effet de groupe en se situant dans la région économique des 6 que comptent le continent qui aura la plus forte croissance en 2024, du mois selon les projections », écrit-il. Notre pays ne peut bénéficier d’un quelconque effet de groupe car notre économie est peu intégrée à cette zone. Le boom attendu des économies des 6 pays de cette zone ne stimulera pas nos exportations car nous n’avons rien à leur vendre. Ni ressources énergétiques, ni matières premières, ni produits semi-finis pour leurs industries. Ni produits agricoles pour leur consommation.
Nous ne bénéficierons pas non plus de l’excédent de capacité d’investissement généré par la forte croissance de leur économie. En effet les investisseurs étrangers évitent comme la peste un pays gangrené par la corruption, au système de santé déliquescent, aux infrastructures énergétiques, routières, portuaires et aéroportuaires défaillantes, qui ne possède pas la main d’œuvre qualifiée requise dans bien de secteurs et qui n’offre pas un horizon politique clair. J’ai envie de rappeler à Imtiyaz un adage comorien « Na walo Maka, watso wu hedji. Na walo Hindi, watsona wupvamba». Azali président, la forte croissance attendue en Afrique de l’Est nous passera sous le nez.
Abdourahamane Cheikh Ali, diplômé de l’ENES en gestion et de l’université Lumière Lyon 2 en droit constitutionnel comparé
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