Crash au large des Comores en 2009 : la compagnie Yemenia Airways jugée en appel à Paris. Seule une enfant de 12 ans avait réchappé au drame qui avait
Crash au large des Comores en 2009 : la compagnie Yemenia Airways jugée en appel à Paris
Seule une enfant de 12 ans avait réchappé au drame qui avait tué 141 passagers, dont 65 Français, et 11 membres d’équipage dans l’océan Indien.
Des familles des passagers de l'A310 le 2 juin 2009 à l'aéroport de Marseille |
Le procès en appel de la compagnie aérienne Yemenia Airways, condamnée en première instance pour la mort de 152 personnes dans le crash d’un avion au large des Comores en 2009, s’ouvre lundi 4 mars, devant la cour d’appel de Paris. En première instance, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné la compagnie yéménite à une amende maximale de 225 000 euros pour homicides et blessures involontaires.
Le drame s’était produit dans la nuit du 29 au 30 juin 2009. Alors qu’il s’apprêtait à atterrir à l’aéroport de Moroni, capitale des Comores, le vol Yemenia 626 s’était abîmé dans l’océan Indien, emportant 141 passagers, dont 65 Français, et 11 membres d’équipage.
Yemenia Airways avait immédiatement annoncé son intention de faire appel, rejetant toute responsabilité dans le crash. Un des responsables de la compagnie devrait cette fois-ci être présent pour exposer sa version des faits.
Lors du procès en première instance, qui s’était déroulé du 9 mai au 2 juin 2022, le banc des prévenus était resté vide : aucun responsable de la compagnie n’était présent, à cause de la guerre qui ravage le Yémen, avait alors expliqué un de ses avocats, Me Léon-Lef Forster.
Seule rescapée de la catastrophe, Bahia Bakari, 27 ans, sera également présente. Alors âgée de 12 ans, la jeune fille avait miraculeusement survécu après des heures passées dans l’eau, « agrippée à un débris d’avion ».
« Fragilités professionnelles »
En première instance, le tribunal avait relevé « les imprudences en lien certain avec l’accident » de la compagnie, notamment le maintien des vols de nuit en période estivale, où la météo était susceptible d’imposer une manœuvre d’atterrissage délicate alors que certains feux de l’aéroport ne fonctionnaient pas. Le tribunal avait aussi évoqué l’affectation d’un copilote aux « fragilités professionnelles ». Les investigations menées sur les boîtes noires, retrouvées à la fin d’août 2009 par 1 280 mètres de fond, avaient, en outre, permis de conclure que l’accident était dû à une série d’erreurs de pilotage.
Le procès en appel durera jusqu’au 28 mars.
Lors de son ultime voyage, l’Airbus A310 transportait de nombreux Comoriens et Français d’origine comorienne qui se rendaient dans l’archipel pour célébrer des « grands mariages », des cérémonies rassemblant des villages entiers.
Partis de Paris ou de Marseille, les passagers avaient changé d’avion à Sanaa (Yémen) pour un appareil plus vétuste. Ce fonctionnement et les conditions « exécrables » de vol avec la compagnie étaient dénoncés depuis des mois par une association, SOS Voyages aux Comores.
L’état technique de l’avion n’était pas en cause dans l’accident, avaient néanmoins conclu les expertises judiciaires.
Le Monde avec AFP
COMMENTAIRES