Salim Ali Amir : l’infatigable en course pour son treizième album ! Salim Ali Amir aura tout connu toutes les évolutions relatives aux différents mode
Salim Ali Amir : l’infatigable en course pour son treizième album !
Il y a presque sept ans, le chanteur, compositeur et musicien aux 12 albums, Salim Ali Amir a fêté ses trente ans de carrière, c’était le mois de juillet 2017. Celui qui avoue n’en avoir fait qu’à sa tête pour être musicien, annonce revenir bientôt avec un nouvel album, son treizième. C’est sur le réseau social Facebook que le public apprend la nouvelle concernant ce projet en gestation. Un nouvel album, et bien sûr de nouvelles chansons, mais aussi quelques titres créés depuis de longues dates, enregistrés, et produits sur scènes ces dernières années. Contrairement à ce qu’il nous avait habitués, ce ne sera plus un album CD, encore moins K7 : ce seront des titres mis en ligne. Sécurité oblige contre les doublages.
De la bande magnétique à l’ère nouvelle : l’arnaque avait trop duré
Salim Ali Amir aura tout connu toutes les évolutions relatives aux différents modes de diffusion de la musique jusqu’à aujourd’hui. Dans son parcours, il n’a jamais lâché. Il suit le mouvement, s’accroche et s’y adapte. Ses succès vont alors de pairs avec les aléas des temps hétérogènes qui changent, qui évoluent et parfois sans état d’âme, mais lequel l’artiste doit faire avec. Nous sommes dans les années 80. Salim Ali Amir a été le premier à avoir modernisé efficacement la musique comorienne. Cela n’aurait pas été sans conséquences car il a dû être le premier à subir l’arnaque du copiage, les arnaques, dirais-je du siècle. L’ère de dématérialisation de la musique était bien loin, vous pouvez imaginer. Le support par excellence fut la bande magnétique (K7), puis le disque compact connu généralement sous le sigle anglais CD (Compact disc). Combien étions-nous à avoir écrasé des contenus K7 pour s’acquérir Mdjewiri, (1988), Ngoma (89), Narienshi (91) …etc. ?
Bien que le CD apparaisse dans les années 80 dans les pays développés, il mettra du temps pour nous parvenir. Quand les albums de Salim commençaient à sortir sous le nouveau format CD dans les années 2000, certains épiciers gravaient sa voix pour la vendre à la sauvette dans des containers sur la voie publique. Oh qu’ils en ont marre les artistes de se voir doubler, arnaquer, dessaisir de leur savoir, de leurs talents, se faire perdre leurs droits d’auteur par ceux qui gravent, qui impriment et copient à foison ! Et voilà aujourd’hui que cette dématérialisation, ce que l’on appelle la digitalisation vient à leur secours. C’est dans ce contexte où l’artiste s’imprègne des mutations technologiques que sortira le 13ème album du chantre de la musique comorienne. De ce long chemin, Salim peut se dire que la génération Dadiposlim est la plus gâtée lorsque tous ces jeunes artistes voient la musique passer d’un support physique à une écoute totalement dématérialisée.
De nouvelles chansons et des samplées criant le social dans un album dématérialisé et avec de jeunes générations
Dans un bref entretien que j’ai eu avec Salim, je lui avais proposé un classement chronologique de ses albums depuis le premier (Mdjewiri, 1988) jusqu’au dernier (Tsi wono zindji, 2019). Ma demande consistait à ce qu’il me valide cette chronologie. Sa réponse m’a, non seulement réconforté en tant que fan de longue date, mais marré surtout : « Tu as dépassé CNDRS. C’est un sans-faute ! », m’avait-il répondu. Ce nouvel album en préparation sera le résultat d’une composition mêlant « ce que l’on avait l’habitude d’écouter sur les vieilles cassettes » et d’autres « chansons que j’ai choisies d’interpréter avec des jeunes de la nouvelle génération afin de donner une autre couleur, et partager avec eux mes compositions combinées aux leurs. » Il y aura par conséquent deux titres style Twarab, du déjà produit sur scène. Seule une chanson dans ce nouvel album attendu traitera le thème de la politique. Dans sa course pour son treizième enregistrement, et afin de mettre en musique ses nouvelles chansons, Salim Ali Amir est entouré par ces jeunes musiciens aux talents inébranlables et par Ahmed Djaffar, ingénieur de son, l’un des grands producteurs du numérique dans le pays et compagnon de longue date depuis le 8ème album (Namwayele, 2006).
Abdoulatuf BACAR, Fan
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