Mayotte : après des affrontements entre deux villages, des maisons pillées puis incendiées. Les habitants de Bandraboua ont vécu une soirée cauchemard
Illustration - Philippe LOPEZ/AFP |
Ce chaos résulte d’affrontements entre deux groupes d’une cinquantaine de jeunes, chacun venant de villages voisins. Une rencontre sportive, organisée le week-end dernier, serait à l’origine de ce règlement de compte.
Les habitants de Bandraboua ont vécu une soirée cauchemardesque. Des maisons ont été pillées puis incendiées lundi soir dans ce village au nord de Mayotte, après des affrontements entre deux groupes d’une cinquantaine de jeunes. Chacun venait du village voisin, Dzoumogné, et de Bandraboua, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
« Une rencontre sportive, organisée le week-end dernier, serait à l’origine de ce règlement de compte. Un bus avec des joueurs de Dzoumogné aurait été caillassé à ce moment-là », a expliqué mardi à l’AFP Lucien Barth, le commandant de gendarmerie de Mayotte. Les jeunes de Dzoumogné sont arrivés à Bandraboua, vers 19h30 et des affrontements ont rapidement éclaté.
Peu après, plusieurs jeunes encagoulés se seraient introduits dans des habitations pour les piller. Deux maisons ont été prises pour cibles avant d’être incendiées. Et quatre cases en tôle ont subi le même sort. Les occupants de l’une des maisons ciblées ont préféré quitter les lieux après avoir été menacés par les cambrioleurs. Ils sont sortis pour éviter de les affronter.
Des familles « traumatisées »
« Les maisons étaient vides d’habitants quand les jeunes s’y sont introduits, il n’y a pas eu de victime », a précisé le commandant de gendarmerie de Mayotte. Plusieurs patrouilles de gendarmerie sont intervenues pour mettre fin aux affrontements qui se sont terminés vers 22h30.
« Ce n’est pas rare que les jeunes soient nombreux lors des conflits entre villages, même si cela n’arrive pas tout le temps. En revanche, il est plutôt rare qu’ils s’en prennent aux habitations. Nous sommes sur une période de tension dans ces villages », estime Lucien Barth.
Les victimes ont porté plainte et une réunion a eu lieu à la mairie de Bandraboua, mardi après-midi, avec des représentants du conseil départemental. « Il y a toujours des tensions entre les bandes. Ce soir, nous replaçons un dispositif important pour sécuriser la zone », a indiqué le commandant de gendarmerie. Une enquête judiciaire est en cours pour tenter d’interpeller les auteurs des faits.
Par Le Parisien avec AFP
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