Mayotte : Feu vert à un important « décasage » et la reprise des expulsions vers Anjouan. Mais d'après les journalistes présents au port de Mutsamudu
La justice française a ouvert la voie à la destruction d’un important
bidonville, et les expulsions vers les autres iles des Comores sont à
nouveau possible.
L’opération Wuambushu pourrait être relancée dans les prochains jours à
Mayotte, où la justice a ouvert la voie mercredi à la destruction d’un
important bidonville et la liaison maritime avec les autres iles des Comores a
repris, rendant à nouveau possible les expulsions vers Anjouan.
Dans un arrêt consulté par l’AFP, la chambre d’appel de Mayotte a donné raison
à l’Etat Français dans sa volonté de démolir l’habitat de Talus 2, un quartier
informel de la commune de Koungou (nord-est) où vivent une centaine de
familles.
Le 24 avril, alors que démarrait une série d’interventions de police
regroupées sous le nom de Wuambushu sur cette île comorienne sous occupation
française, le tribunal judiciaire de Mamoudzou, saisi en urgence, avait
suspendu l’évacuation du bidonville.
« Décasage » dans les prochains jours
Le juge des référés avait estimé que la démolition des habitats visés mettrait
« en péril la sécurité » des autres habitants, dont les logements seraient
fragilisés. La chambre d’appel de Mayotte a infirmé mercredi cette ordonnance
en jugeant « qu’en dehors de leur statut d’occupant », les requérants
n’avaient « justifié d’aucun élément qui permette d’établir la réalité du
droit de propriété qu’ils estiment atteint ».
Le gouvernement comorien avait prévenu lundi qu’il n’accueillerait que les
personnes volontaires pour rentrer dans les autres iles, après plusieurs
semaines d’un bras de fer avec Paris. « Il n’y a eu que des départs
volontaires » mercredi, a assuré à l’AFP le porte-parole du gouvernement
comorien, Houmed Msaidie. Mais d'après les journalistes présents au port de
Mutsamudu et quelques témoignages, il y'aurait bien des déportés c'est à dire
des personnes forcées d'embarquer vers Anjouan comme en témoigne dans cette
vidéo.
La rédaction avec AFP
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