Déclaration du CNT sur l'affaire Ponzi. Le Conseil National de Transition se joint au peuple comorien pour exprimer sa sidération à la suite du scanda
DECLARATION DU CNT SUR L’AFFAIRE PONZI
Le Conseil National de Transition se joint au peuple comorien pour exprimer sa sidération à la suite du scandale financier qui éclabousse le climat des affaires dans notre pays, l’affaire PONZI.
L’opinion publique que nous saluons le courage vient de dénoncer une escroquerie présumée estimée à plus de 2,5 milliards de nos francs qui impliquerait madame NAZRA Said Hassane et autres présumés de la haute sphère du régime.
En effet, trois ans durant, et à l’insu des institutions financières de l’Etat, dont la Banque Centrale des Comores, censée garantir la sécurité monétaire et financière, une chaine Ponzi emporterait sur son chemin toute une économie déjà suffisamment fragilisée non seulement par les multiples crises mondiales, mais aussi et surtout par une gestion malsaine de la chose publique.
C’est d’autant plus scandaleux que cette affaire, des plus viles qu’a connues notre pays, aurait eu la bénédiction, la clémence voire la complicité des hauts dignitaires du régime et des structures étatiques, du sommet au bas de l’échelle. En effet, le Gouvernement, l’Armée, les sociétés d’Etat, les institutions financières, la juridiction comorienne…seraient sur la sellette.
Considérant les stratagèmes de ce pouvoir de fait en place, Mme Nazra Said Hassane et ses alliés agiraient en véritable camouflet d’un Etat défaillant et arrogant qui, dans son système mafieux de tout temps, foule au pied les procédures et agi à l’insu des institutions financières et cultive un mépris aussi insolent de l’orthodoxie financière, plongeant ainsi l’économie nationale dans le chaos.
L’histoire, très récente soit-elle, nous apprend, rappelons-le, que le système installé par le parti au pouvoir depuis 1999, s’accommode aux opérations sales et illicites pour en assurer l’enrichissement des partisans du pouvoir et financer leurs projets à la lumière de « Gwandzima » et bien d’autres affaires de faux-billets et de pornographie qui ont souillé aussi bien le tissu économique que social des Comores en dépit de son extrême pauvreté qui n’enfreint en rien à ses valeurs et son éthique.
De surcroit, le paroxysme de la gabegie financière dans notre pays se résume sur l’incrédulité de l’administration comorienne, baignée dans la corruption, de repousser les capitaux étrangers en mettant sous pression et harcèlement les investisseurs qui voudraient booster l’économie et créer des emplois aux jeunes désœuvrés : le cas de l’investisseur sud-africain trouvé mort à son domicile de Voidjou à peine un an, en est l’illustration patente.
Face à cette situation macabre n’augurant aucun espoir pour notre pays, le Conseil National de Transition refuse de s’en remettre uniquement au Ciel pour en attendre le dernier jugement.
Le Conseil National de Transition demande alors à la Justice comorienne, l’autre justice non souillée, la justice indépendante et pour tous, et non l’autre justice ayant classé sans suite l’affaire de la drogue et la manne financière saisie par le précédent Ministre de l’Intérieur ainsi que les multiples assassinats (Faissoil, Moutu, Bapalé, le jeune Aymane…), de faire la lumière sur cette affaire rocambolesque qui bouleverse l’économie comorienne et fragilise son attractivité.
Le Conseil National de Transition demande aux institutions publiques et privées potentiellement touchées par cette affaire, de faciliter à tous les niveaux le déroulement de l’enquête judiciaire.
Le pays n’est plus gouverné, c’est ainsi que le Conseil National de Transition appelle le peuple comorien à rester mobiliser et se dresser en un seul homme pour déraciner ce régime et son système de gouvernance des Comores promis, par ces faits, à son déclin.
Fait à Moroni, le 10 Avril 2023
Pour le bureau politique, le Président Mouigni Baraka Said Soilihi
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