Affaire Kiki : Azali en train de marcher pieds nus sur un volcan actif. La lune de miel entre Azali et Kiki s'est complètement interrompue depuis débu
LA MÉSENTENTE CORDIALE
Qui se ressemblent s'assemblent. Inséparables, pendant un certain moment, deux hommes ont été unis par le pouvoir. Une admiration réciproque s'est créée entre ces deux hommes au printemps 2016 juste après les élections présidentielles, jusqu'aux élections législatives et communales de 2020, où leurs relations commencent à se défaire.
La raison est toute simple : il ne fallait pas que Kiki résiste à l'azalisme pour investir des candidats issus de Orange, sa formation politique, dans toutes les circonscriptions électorales du territoire national, aux deux élections susmentionnées.
La lune de miel entre Azali et Kiki s'est complètement interrompue depuis début 2022 quand ce dernier a été évincé de l'équipe gouvernementale, en particulier, du ministère de l'intérieur. L'ex-premier flic du pays dans le gouvernement Azali, de 2016 à 2022, disait ceci " si Msaidié, Djaé et tant d'autres...n'ont pas su résister à la tentation azaliste au péril de leurs familles politiques respectives, moi je m'émancipe et m'autonomise pour la survie de la mienne.
Sauf que là, le chef de l'État est en train de marcher pieds nus sur un volcan actif, en oubliant que même si Mohamed Daoudi alias Kiki n'est ni enfant aristocratique, ni bourgeois de la capitale, il vaut plus, en ayant réussi à faire presque l'unanimité de Moroni, de son passage au service des douanes jusqu'au ministère de l'intérieur. N'oublions pas non plus qu'il a gagné la ville de Moroni aux élections communales si ce n''est que son maire a été destitué pour des démarches manipulatrices de la doctrine azaliste.
De surcroît, un lot de dossiers secrets très sensibles au placard de KIKI sera sans doute rendu public plus tard, ce qui nous donne un présentement de vivre une campagne présidentielle qui se transformera en règlement de compte. C'est une situation qui serait favorable à l'opposition, mais comme elle est en phase terminale, le président-candidat conserve sa force par défaut. À ce titre, nous risquons d'oublier notre propre histoire, et nous serons condamnés à la revivre.
Quelles que soient les relations bouillonnantes entre le chef de l'État et son ancien ministre de l'intérieur, toujours est- il que ces deux hommes joueront les robins des bois. Azali doit beaucoup à Kiki, qui a déjà des ambitions de se présenter aux sélections présidentielles prochaines. Kiki a été un fidèle allié au président de la République, avec une voix, un nom, une stature et une renommée destinée à s'imposer. Azali comptait sur son ancien ministre pour le Tremplin de ses victoires contestées.
Et maintenant, qui dira quoi à qui ? À l'époque, ces deux hommes restaient soudés et stoïques, ce qui a donné le don d'exaspérer les anti-azalistes, les rendre en muette, et même jusqu'à les bannir. La candidature de Mohamed Daoudou alias Kiki est synonyme d'un danger à la fois pour l'opposition comorienne agonisée et pour le chef de l'État dont certains de ses secrets seront livrés publiquement. Alors que l'on pensait les deux candidats aux élections présidentielles de 2016 dans une entente ayant tourné à la grande alliance juste après les élections, les divergences et les dissensions ne cessent d'éloigner, l'un de l'autre, les deux hommes de la confrérie.
Rappelons-nous de l'amendement déposé par un député du parti orange sur la loi relative à la considération des Comoriens et des demi-comoriens, ensuite, ce qui s'est passé à la mairie de Moroni....Mais cela ne se traduit pas par un aller sans retour, car ce qui se passe entre ces deux hommes est en toute cordialité, au même moment où le bateau de l'opposition prend l'eau au large.
Peut-on dire que le scrutin prochain est -il déjà taillé en mesures aux ambitions de Azali Assoumani, comme c'était le cas en 2019 ?
Hélas, l'option d'une candidature unique de l'opposition proposée et défendue par maître Mzimba est battue en brèche. Jusqu'à présent, j'ai du mal à comprendre comment se débarrasser de Azali avec, en face une opposition soi-disant engagée dans une lutte contre la dictature d'Azali, mais qui se retrouve dans un combat pour la conquête du pouvoir ?
Comment se débarrasser d'Azali dont les proches, les amis,.. .. considèrent la présidence comorienne en Union Africaine comme une victoire partisane alors que cela est un honneur pour les Comores ?
En tout cas, je ne crois pas une seconde que cette opposition pourra moudre la poussière à un président obsédé par le pouvoir.
Le mouvement yaroibi-oummat Agir pour les Comores.
Par Salim Ali Mohamed Kari
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