Crise sociale à Mayotte : « Même si on a la carte d’identité française, on n’est pas français ici». Dans cette Ile à la démographie la plus élevée, le
Crise sociale à Mayotte : « On n’est pas français ici »
Dans cette Ile à la démographie la plus élevée, les services publics se révèlent incapables de répondre aux besoins d’une population dont la moitié vit avec moins de 160 euros par mois.
Battant tous les records en matière de pauvreté et de démographie, Mayotte connaît des crises sociales à répétition. Un mois après la série d’agressions très violentes commises par des bandes rivales, les responsables locaux comme nationaux semblent bien peu à même de sauver ce navire à la dérive. Alors que le ministre français de l’intérieur et des outre-mer, Gérald Darmanin, a prévu de se rendre sur place du 30 décembre au 2 janvier, afin de faire un point d’étape sur les renforts engagés par le gouvernement français pour lutter contre l’insécurité, retour sur les « plaies » de Mayotte.
« Même si on a la carte d’identité, on n’est pas français ici. En France, on peut aller à l’école, étudier et trouver un travail. Ici, il n’y a rien, que la pauvreté et la violence. On est loin, on est noirs, ça ne les intéresse pas de nous aider. » Un rapide tour d’horizon suffit à illustrer les propos de De Baco [il préfère se faire appeler par son surnom connu de tous].
Le jeune homme de 17 ans passe l’essentiel de ses journées là, avec sa bande de copains, au pied d’un bidonville de Kawéni, dans la commune de Mamoudzou.
Où des gamins en guenilles jouent entre immondices et carcasses de voitures calcinées. Ils ont le crâne en croûte de gale ou le ventre gonflé par la malnutrition. Le soleil d’après-pluie cuit les ordures qui s’entassent dans les ravines tandis que les bambins, encore, sautent joyeusement dans ce jus immonde retenu en piscines dans les cratères des pistes.
Une misère absolue dans la France de 2022 mais qui, à Mayotte, est généralisée, banale. A Mamoudzou, comme dans plusieurs des communes les plus peuplées, plus de la moitié de la population vit ainsi, entassée dans les bidonvilles. Les derniers chiffres de l’Insee, qui…Lire la suite sur LeMonde
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