Quelle stratégie pour une opposition constructive ? Il m’est venu l’idée d’aborder un sujet particulièrement sensible au sein de la classe politique c
Quelle stratégie pour une opposition constructive ?
Il m’est venu l’idée d’aborder un sujet particulièrement sensible au sein de la classe politique comorienne : « le devenir de l’opposition politique comorienne reste une énigme ».
La question qui se pose dès lors est celle de savoir la meilleure stratégie à adopter en vue d’instaurer une force politique d’opposition constructive et responsable. C’est ainsi que je voudrais étaler de manière objective ma modeste réflexion politique susceptible de donner à la classe politique opposante sa crédibilité et sa raison d’être dans un pays comme le nôtre.
En fait, je commencerais par dire : « l’homme se fait en faisant quelque chose ». L’inaction politique de l’opposition est synonyme d’abandon de la vie politique dans une démocratie. Alors, la classe politique opposante doit vite agir. Mais de quelle manière ?
Je répondrais : « d’une manière constructive et responsable ». Or, « être responsable, c’est être capable d’assumer ses propres échecs ». Il est temps que l’opposition politique comorienne reconnaisse de façon sage et responsable les erreurs politiques qu’elle a commises aux dépens de l’avenir meilleur du pays. Quatre erreurs politiques monumentales qui sont antérieurement commises retiennent mon attention :
● Refuser de participer aux assises nationales prônées et tenues en février 20018;
● Tenter de boycotter le référendum du 30 juillet 2018 consécutif à la tenue des assises nationales ;
● Se présenter précipitamment aux élections présidentielles anticipées du 24 mars 2019 enrangs dispersés;
● Ne pas reconnaître sa défaite face à Son excellence Monsieur AZALI ASSOUMANI.
Face à ce tableau politiquement négatif, l’opposition comorienne a le plus grand intérêt à se ressaisir et à revoir sa stratégie politique pour ainsi acquérir sa crédibilité sur la scène politique nationale et internationale. Pour ce faire, il y a urgent besoin de mettre en œuvre des actions politiques concrètes :
Action N° 1 :
- S’unir pour discuter et constituer une et indivisible force politique d’opposition.
Action N° 2 :
- Tenir dans les brefs délais un congrès pour reconnaître publiquement les erreurs politiques antérieurement commises et formuler dans la foulée des excuses à l’adresse de la population comorienne ;
Action N° 3 :
- Parvenir à reconnaître devant la presse écrite et audiovisuelle, et ce par voie de conférence, les fonctions de président de l’Union des Comores dont son Excellence Monsieur AZALI ASSOUMANI est investi à l’issue des élections présidentielles anticipées du 24 mars 2020.
S’opposer autrement au pouvoir en place est de nature à réconforter l’existence d’une opposition responsable et surtout réaliste. Autant les évènements politiques s’amplifient, autant l’opposition doit être en mesure de s’adapter au combat politique : « Les mêmes causes produisent les mêmes effets ». A force de reculer, l’opposition risque de se faire exclure du ring politique. A l’heure où la classe politique dirigeante prône la tenue prochaine d’un dialogue, l’opposition doit s’activer et se préparer à cet effet. S’absenter encore une seconde fois le jour « j » serait le début de la fin de l’opposition politique en Union des Comores.
SAID MMADI Younoussa, ancien président du Conseil de l’île de Ngazidja
Ouzio, le 26 octobre 2021 (paru dans La Gazette des Comores de ce jeudi 28 octobre)
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