Interview : « Le Maroc, un partenaire de choix pour l’émergence comorienne à l’horizon 2030 » A part les études, l’on comprenait aussi que diplomatiqu
De l’émergence comorienne à l’horizon 2030 à la défense de l’intégrité territoriale du Maroc en passant par les opportunités d’investissement dans son pays, Housni MOHAMED ABDOU, Ministre Conseiller, A.I, Chargé d’Affaires à l’Ambassade de l’Union des Comores à Rabat, dit tout au lendemain de l’ouverture de la nouvelle chancellerie comorienne. Entretien.
- Vous avez inauguré jeudi les services de votre Chancellerie à Rabat. Que représente pour vous cet événement ?
- Cet événement est l’aboutissement d’un long parcours, de beaucoup de voeux et de prières de toute la communauté comorienne, de tous les Lauréats comoriens au Maroc, y compris moi-même. Cette ouverture est aussi la volonté de nos deux Chefs d’Etat, SM le Roi Mohammed VI et SEM Azali Assoumani d’imprimer une nouvelle dynamique à la coopération entre le royaume du Maroc et l’Union des Comores. Quand nous étudions ici, l’on voyait le fort lien entre le Royaume et notre pays.
A part les études, l’on comprenait aussi que diplomatiquement, il y avait du travail à faire pour renforcer ce partenariat. Aujourd’hui, c’est chose faite à travers la mise en service de cette Ambassade, grâce à la clairvoyance du Président Azali Assoumani, lui aussi Lauréat du Maroc, renforçant davantage, par ricochet, les liens fraternels qui existent entre le peuple marocain et comorien depuis plus de 50 ans.
- La coopération diplomatique et politique entre l’Union des Comores et le Maroc se porte bien, peut-on dire. Qu’en est-il sur le plan économique ?
- Effectivement, pour les Comoriens, le Maroc est le pays africain le plus éloigné géographiquement de leur pays. Nous nous trouvons à l’extrême Sud-Est et le Maroc au Nord-Ouest. Mais le Royaume chérifien est aussi, je peux l’affirmer sans ambages, le pays le plus proche de coeur des Comores.
A cause de cette distance géographique et des contraintes liées à la logistique de transport, chose qui n’est pas une spécificité comorienne, il n’y a pas une connexion pour faciliter les échanges commerciaux. Toutefois, il existe parfaitement aujourd’hui des moyens pour que cela change afin de dynamiser ce partenariat économique.
D’ailleurs, l’une des principales missions qui a été fixée à cette Chancellerie est de relancer cette diplomatie économique. Et de faire de sorte qu’au-delà des relations traditionnelles entre deux pays frères et amis, puisse s’ouvrir une nouvelle ère de renforcement des échanges économiques. Car il n’y aucune raison que ce que nous achetons à d’autres pays partenaires que l’on ne puisse pas le faire avec le Maroc et vice-versa.
- Partant de ce constat, quelle est votre démarche pour dynamiser cette diplomatie économique ?
- La première consiste en la découverte. C’est-à-dire que l’on ne peut pas aller aux Comores ni venir au Maroc si l’on ne connaît pas les opportunités d’investissement. Pour ce faire, en attendant très prochainement l’arrivée du premier Ambassadeur comorien accrédité au Royaume du Maroc, et maintenant que nos Services sont opérationnels, nous allons organiser au Maroc, avec le soutien des uns et des autres, une conférence pour présenter les opportunités d’affaires et d’investissement dans notre pays.
Notre Président SEM Azali Assoumani a fixé un cap pour l’émergence de l’Union des Comores à l’horizon 2030 et à partir de ce cap, nous avons des investissements et des ambitions pour développer le pays. Ce sera l’occasion de faire connaître ce plan d’émergence pour que les opérateurs et entrepreneurs marocains puissent se positionner pour y prendre part activement.
La conférence permettra également à nos opérateurs et hommes d’affaires de connaître les opportunités d’investissement au Maroc. S’en suivra après une visite guidée du secteur privé comorien au Maroc pour essayer de nouer des contacts avec son homologue marocain.
- Justement, parlez-nous de cette émergence à l’horizon 2030
- Il y a d’abord un préalable pour parler de l’émergence. Celle-ci commence d’abord par les infrastructures, l’appui qu’il faut à l’économie. C’est ce qui est en train de se faire à savoir les routes, les infrastructures hospitalières, les établissements économiques ou bancaires, les BTP, les équipements agricoles. Il y a un autre pan à développer qu’est le tourisme. C’est un atout majeur de notre pays.
Des gros projets vont être lancés tandis que d’autres sont en voie d’exécution pour faire des Comores une destination privilégiée pour les touristes étrangers. Il y a également l’industrie de la pêche à développer pour que les produits halieutiques puissent participer à l’activité économique. Ce sont des secteurs dans lesquels le Maroc est leader en Afrique. Et nous comptons sur nos partenaires notamment le Maroc, lequel était d’ailleurs présent à la conférence des bailleurs pour l’émergence de l’Union des Comores à Paris en décembre 2019.
Sans compter qu’une délégation marocaine est venue le lendemain à Moroni mais à cause de la pandémie liée à Covid-19, cet élan s’est brusquement arrêté. Mais maintenant que la pandémie semble plus ou moins maîtrisée, nous allons reprendre la dynamique surtout avec l’ouverture de notre Ambassade à Rabat.
- L’Union des Comores fait partie des premiers pays à ouvrir un Consulat à Laâyoune. Quelle analyse faites-vous aujourd’hui de l’évolution de la question du Sahara marocain ?
- Pour nous, la question ne se pose plus et nous espérons que d’autres pays se joindront à nous dans cette dynamique de reconnaissance de la justesse de la cause marocaine dans ses provinces sahariennes. Les Comores sont et resterons derrière le Maroc pour la défense de son intégrité territoriale et soutenir sa souveraineté nationale.
Nous sommes des partenaires de longue date et cela ira en se consolidant davantage, comme l’a si bien rappelé SEM Azali Assoumani lors de son discours à la 76ème Session de l’Assemblée Générale des Nations Unies à New York.
Propos recueillis par Wolondouka SIDIBE ©️Lopinion.ma
Rédigé par Wolondouka SIDIBE le Lundi 27 Septembre 2021
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