De la sortie de crise aux Comores Les agitations qui secouent les oppositions à la dictature aux Comores, me poussent à sortir de mon long s...
Les agitations qui secouent les oppositions à la dictature aux Comores, me poussent à sortir de mon long silence. Ce remue-ménage qui va du vote par acclamation du chef de l’opposition, suivi par la nomination du représentant de l’opposition à l’extérieur, puis de la lettre de contestation du CNT et de la lettre du parti ULEZI à Azali, est de nature à se poser des questions sur les leçons tirées de nos deux années de lutte.
Durant tout ce temps, le travail que nous menons contre la dictature aux Comores, n’a changé d’un iota, l’approche de nos politiques vis-à-vis de la situation que vit le pays. Sinon comment comprendre tous ces agissements ? Pourquoi les contestations ne sont pas contenues dans nos instances internes ?
Outre ces actions regrettables, nos revendications sont aujourd’hui portées par certains de nos partenaires et dégagent les pistes pour un dialogue national. Les contours restent encore à définir. Il n’est donc point besoin que dans une telle situation, certains profitent pour jouer aux visionnaires, en lançant des initiatives intempestives qui peuvent fausser la donne. Néanmoins, les accuser de traitres à la cause, est aussi une manière inégalée d’admettre notre diversité.
En tout cas, du dialogue inter-comorien, personne ne pourra l’éviter, mais sa réussite passe par le lendemain de la chute de la dictature.
Cet axiome, suppose que les vainqueurs de la dictature aient désignés le président intérimaire puis convoquent le dialogue.
Comment ce dialogue peut-elle se dérouler ? En tout cas, pas dans le format de 2001, où chaque île était représentée par une délégation, et les partis politiques par une coalition du pouvoir et une coalition de l’opposition. Ce format est obsolètes, car les partis politiques sont nationales et doivent absolument trouver leur place à l’intérieur des délégations des entités.
Cette lutte a montré que la diaspora constitue une entité à part de notre société. Pour ce faire, cette nouvelle entité viendra se joindre aux trois premières. Le dialogue s’ouvrira donc à quatre entités.
Toutes les formations politiques comme la société civile, y prendront part. L’exclusion du G10 comme du CRC, enlèverait logiquement son sens pour devenir un dialogue inter-opposant. Ce qui nuirait fondamentalement aux objectifs visés.
Il revient donc à tout un chacun de tenir compte de cette situation présente, au lieu de passer le temps sur des hostilités stériles.
L’heure est grave, la dictature ne nous laisse aucun répit, il nous revient de doubler de vigilance et d’adopter la zen attitude comme cela fut le cas lors des libérations de la Rhodésie et de l’Angola, où les opposants au colonialisme faute d’entente, ont pointé tous leurs armes à l’ennemi sans se tirer dessus.
Paris le 2 mai 2021
Mohamed Chanfiou Mohamed
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