Une amende requise pour avoir diffamé l’ancien procureur MAYOTTE. Un membre du collectif de défense des intérêts de Mayotte était jugé, hier...
MAYOTTE. Un membre du collectif de défense des intérêts de Mayotte était jugé, hier, au tribunal de Saint-Denis pour avoir tenu des propos diffamatoires envers l’ancien procureur de la République de Mamoudzou. Le parquet a requis une peine de 10 000 euros d'amende dont la moitié assortie d’un sursis. Décision le 4 novembre prochain.
La partie civile n’a pas peur des mots et dénonce une véritable campagne diffamatoire et raciste à l’encontre de l’ancien procureur de Mayotte, Camille Miansoni (photo). Un certain M. Souffiane aurait monté tout un stratagème pour développer ce que l’avocat appelle "une fake news". Le membre du Codim (collectif de défense des intérêts de Mayotte) aurait laissé entendre que Camille Miansoni, originaire du Congo, serait impliqué dans un réseau de séjours irréguliers à Mayotte et aiderait l’entrée de migrants africains sur le territoire. Des propos que le mis en cause assume à la barre. Or ce dernier, vêtu d’une écharpe prônant la paix de la communauté mahoraise, ajoute également que "ce n’était pas pour le déshonorer, si cela l’a blessé, je m’en excuse".
Les faits, qui se sont déroulés à Mayotte, remontent au 1er mai 2019. M. Souffiane, avec des autres membres du Codim, auraient été alertés de l’arrivée d’un kwassa-kwassa sur une de leurs plages. Bien qu’intercepté, chaque migrant a le droit d’appeler une personne sur place. Ces migrants africains auraient, selon M. Souffiane, demandé à parler à "un certain Camille haut placé". Le nom n’étant pas commun à Mayotte, le membre du Codim aurait directement fait le lien avec le procureur. Or, selon l’avocat de la partie civile, à aucun moment un migrant aurait prononcé ces mots. "Il n’y a aucune preuve, il faut compter sur sa simple bonne foi. Ce dossier est rempli de fausse naïveté", ajoute-t-il.
Une campagne diffamatoire et raciste
Le mis en cause aurait tout prémédité depuis le début, jusqu’au moment de l’interview avec Kwezi TV. M. Souffiane parle "d’erreur". Il prétend avoir parlé sous le coup de l’émotion, voire de la colère. Le membre du collectif se battrait uniquement pour que Mayotte ne devienne pas une véritable passoire. En réalité, cette diffamation, née d’une rumeur lancée par des membres du Codim, s'est poursuivie sur plusieurs mois.
"Aujourd’hui encore, Camille Miansoni reste éclaboussée par toute cette boue", déclare la partie civile, "c’est de la calomnie pure et simple". Un point que partage la représentante du parquet qui requiert une peine d'amende de 10 000 euros dont la moitié assortie d’un sursis. Celui qui a eu droit à un important comité de soutien mahorais devant les portes du palais de justice ne connaîtra la décision du tribunal que dans un mois.
Charline Bakowski ©Clicanoo.re
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