80ème anniversaire du 18 juin : une histoire mutilée. Un homme dont la France cache l’autre versant de sa personnalité : ses horreurs contre l’Afrique
Il s’agit bien sûr de l’appel du 18 juin 1940 de l’immense Général DEGAULLE. Un homme exceptionnel qui a joué un rôle majeur dans la libération de la France des horreurs du nazisme et qui par la suite a fondé la 5ème République Française.
Un homme dont la France cache l’autre versant de sa personnalité : ses horreurs contre l’Afrique. Des crimes inexpiables contre l’Humanité. La source de l’état pitoyable de l’Afrique francophone qui jusqu’ici n’arrive pas à s’en sortir.
Contre les nazis, DEGAULLE fut un patriote remarquable qui contribua puissamment à la libération de son pays. Ses ambitions : faire de la France une grande puissance mondiale l’a conduit d’un coté à imposer la France dans les rangs des alliés victorieux, à la rendre l’égale des pays qui allaient constituer le Conseil de Sécurité de l’ONU avec droit de veto et d’autre part à tout faire pour soumettre absolument les colonies françaises aux intérêts de la France sans le moindre scrupule, quitte à commettre des crimes systématiques et innommables contre les patriotes africains.
Malgré les formelles et légères dénonciations générales de la Françafrique, la France, comme à son habitude, refuse de faire face à son histoire réelle, elle l’estompe, elle zappe ce qui ne la glorifie pas, ce qui éclaire son slogan mensonger de pays des droits de l’homme.
Après son coup d’État de 1958 qui l’a fait revenir au pouvoir DEGAULLE a voulu sous couvert d’une Communauté franco-africaine mettre les colonies françaises en ordre de marche pour la grandeur de la France. Il s’agissait de développer l’économie française en pillant les richesses africaines et de doter la France de l’arme nucléaire en effectuant ses essais nucléaires au Sahara. Malheureusement pour lui, de plus en plus d’africains voulaient leur indépendance et ont créé des mouvements de libération. La tendance vers l’indépendance était irrésistible et il s’y adapta à sa façon.
DEGAULLE, le partisan acharné et soucieux de l'indépendance de son pays, n'a pas pu ou voulu comprendre que d'autres veuillent l'indépendance de leur pays à leur tour. Pire il abattit sur ces derniers une répression féroce cachée aux français.
Il y a les grandes épisodes : Algérie, Madagascar, Cameroun. Des tortures et des massacres perpétués au grand jour mais inconnu des français.
Il y a les cas symboliques : Sékou Touré de Guinée Conakry qui osa brandir le drapeau de la liberté des peuples devant DEGAULLE. Il subit une pression constante des opérations des services français, des multiples tentatives d’assassinats. Il en devint paranoïaque. L’État DEGAULLE poussa la cupidité jusqu’à inonder la Guinée de fausse monnaie. Les [next] Comores avec Ahmed Abdallah qui osa déclarer l'indépendance unilatéralement et qui fut débarquer moins d'un mois après
Il y a les assassinats ciblés des chefs patriotes. Dans un livre écrit par des français sur le Cameroun, il cite Messmer : nous avons réprimé ceux qui voulaient l’indépendance et donné l’indépendance à ceux qui ne la voulait pas. (je cite de mémoire). Olympio au Togo assassiné au Togo pour placer Eyadema au pouvoir. Moumie, Osende Afana au Cameroun assassinés au profit de Ahidjo, etc.
Il y a un système néo colonial dont l'objectif est d'empêcher que des patriotes puissent accéder au pouvoir dans leur pays. Recours à des mercenaires pour perpétrer des coups d’État et/ou pour asseoir un pouvoir autocratique à la solde de la France.
Et c’est ce qui s’est passé. Et c’est ce qui a donné naissance à la françafrique.
Et c’est ce qui continue encore voir entre autre l’assassinat de Sankara à l’époque de Mitterrand.
Et c’est ce qui a créé une sorte de traumatisme chez les dirigeants africains. S’opposer à la France c’est prendre des risques considérables. Sankara au Burkina l'a payé de sa vie. Ali Soilihi aux Comores également. Quant au président ivoirien Gbagbo, qui était loin d’être un extrémiste, il a passé plus de dix ans de prison pour avoir voulu traiter d’égal à égal avec un président français. On comprend pourquoi le président sénégalais Macky Sall fait pression pour qu’un marché soit attribué à Total (pourtant 5ème de la liste des offres suivant un ministre sénégalais qui a démissionné à cette occasion) pour préserver sa peau malgré le scandale que cela pouvait provoquer.
En cette période marquée par la mort de l’américain noir Floyd, une grande vague contre le racisme, le colonialisme et toutes les discriminations a envahi le monde entier, les dirigeants français font bloc pour défendre leurs « grands hommes » sculptés sur les places publiques et les monuments ou dont le nom a été attribué à des rues. Macron l’a affirmé dans son dernier discours avec une certaine arrogance. Même Badinter, une autorité morale française a joint sa voix au concert des défenseurs de l’histoire de la France. Alors qu’il ne s’agit pas de cela. L’histoire a sa place dans les musées et à l’école où on peut clarifier les questions, contextualisé, etc. Pas dans la rue où on honore seulement. Ce qu’on a chanté à l’époque de l’esclavage ne peut pas l’être aujourd’hui. D’où la revendication de déboulonnage de certains statuts et le changement de nom de certaines rues.
La vague anti esclavagiste, contre les violences policières à caractères racistes, antisémites et homophobes est entrain de changer profondément les mentalités. Pourvu que ça dure. Ouvrira-t-elle les yeux des français sur leur histoire ? A suivre comme on dit !
Idriss (19/06/2020)
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