Je retiens une chose de ce que j’ai entendu du discours du président et je le cite : « c’est ensemble, dans la discipline et l’effort com...
Je retiens une chose de ce que j’ai entendu du discours du président et je le cite : « c’est ensemble, dans la discipline et l’effort commun, dans l’action et dans l’unité, que nous surmonterons cette crise sanitaire mondiale ».
Qu’il soit alors permis au citoyen que je suis, dans le domaine qui est le mien, de décrypter en quelques observations ce discours et exhorter les économistes à jouer leur partition pour nous éclairer sur les effets des mesures économiques et financières annoncées.
Aux aigris qui ne supportent plus la critique et qui voudraient nous voir tous dans la moutonnerie, je les renvoie aux propos du raïs qui voudrait associer le pays à la réflexion et à l’action.
Qu’il soit alors permis au citoyen que je suis, dans le domaine qui est le mien, de décrypter en quelques observations ce discours et exhorter les économistes à jouer leur partition pour nous éclairer sur les effets des mesures économiques et financières annoncées.
Aux aigris qui ne supportent plus la critique et qui voudraient nous voir tous dans la moutonnerie, je les renvoie aux propos du raïs qui voudrait associer le pays à la réflexion et à l’action.
1-Les omissions :
Pour un discours qui se voulait fondamental dans la lutte contre le coronavirus, fédérateur et de surcroît, une synthèse des consultations menées avec le gouvernement, les médecins, les ulémas, les notables des villages, il est regrettable que le chef de l’Etat ait omis de présenter les condoléances de la nation à la diaspora comorienne en France, touchée par le coronavirus, endeuillée. Du coup, l’hommage officiel appuyé et bien mérité rendu au regretté Salim Himidi, prend de l’ombrage et vire à la posture politique. Le président a cité au moins deux fois Mayotte.L’île était à plus de 90 malades du Covid-19 au moment où le président des Comores s’adressait par la télévision au pays et au monde. Cette île tant réclamée n’a semblé aussi éloignée de ses préoccupations. Aucune empathie de la part du garant de l’intégrité du pays. L’évocation de la situation dans la quatrième île de l’archipel servait d’antiphrase pour souligner le fait que les trois autres îles sont épargnées par le virus.
2-La révélation :
Pour un prix au kilowatt jugé trop cher par les usagers, le président a tenu à préciser que la facture des abonnés ne couvre que 30% de la consommation d’électricité produite, les 70% étant compensés par l’Etat. Outre le fait qu’il faudra un jour expliquer aux comoriens que ce que l’Etat dépense c’est le contribuable qui rembourse, il faut admettre qu’à ce niveau de perte, la Sonelec n’est plus une société à caractère commercial comme elle est présentée, mais un service social et cela, il faut le dire clairement. L’on comprend alors que le chef de l’administration se conduise en patron et ordonne de maintenir à flot l’approvisionnement en électricité durant cette période.3-L’étonnement :
En pleine crise sanitaire du coronavirus, il paraissait plus logique que les mesures décidées par gouvernement visent prioritairement la facilitation de l’accès aux établissements de santé, publics et privés et la gratuité des soins urgents liés au coronavirus, mais aussi à d’autres pathologies comme la dengue, la typhoïde et autres maladies infectieuses, le renforcement des équipements d’intervention des services de secours, les dispositifs de soutien supplémentaires à l’effort que devra fournir le personnel de santé, le renforcement des moyens de lutte contre l’insalubrité qui est un facteur d’amplification des contagions.Le ministre des finances a annoncé un soutien de 100 millions de francs aux services et sociétés aéroportuaires pour faire face à la chute du trafic aérien. Sur ce modèle, on aurait attendu l’annonce d’un fond social pour venir en aide à la population en cas de confinement total. Sachant qu’on nous rassure que les équipements médicaux nécessaires sont disponibles, un peu de transparence sur la quantité de ce matériel et sur son utilisation, ne serait pas de trop.
4-L’incompréhension :
Le choix politique d’une baisse substantielle des tarifs douaniers, du report des obligations fiscales des entreprises et de l’obligation faite aux banques d’accepter des dérogations pour ne pas asphyxier les entreprises et les ménages endettés, visent à maintenir le niveau actuel des prix à la consommation et de pas affecter le revenu des ménages. Se pose néanmoins la question de l’impact immédiat de telles mesures, dans un contexte international où les appareils productifs des pays exportateurs sont quasiment à l’arrêt et que le trafic international fonctionne au ralenti.5-Les questions :
Peut-on espérer que nos économistes sortent du bois pour nous expliquer les effets à court et à moyen terme de ces mesures en faveur des entreprises et pour l’économie en général? Alors que les spécialistes du secteur au niveau mondial pensent déjà aux alternatives à l’effondrement annoncé du libéralisme, le pays ne serait-il pas mieux inspiré de saisir cette occasion, pour donner un peu plus de lisibilité à ses programmes économiques ? Comment libérez les coûts des investissements productifs pour stimuler la création d’un tissu industriel local en mesure de réduire la forte dépendance à l’importation ?
Par Eddine Mlivoidro
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