Said Larifou BP : 1905 Quartier Mangani Bd de la Chine, Moroni Union des Comores Cyril Ramaphosa, Président de l’Union ...
Said Larifou
BP : 1905
Quartier Mangani
Bd de la Chine, Moroni
Union des Comores
Cyril Ramaphosa,
Président de l’Union africaine
Président de la République d'Afrique du Sud
Objet : demande d’intervention en faveur de l’ancien président Sambi
Monsieur le Président,
Je suis parmi ceux, sans doute nombreux, qui, sur le continent africain, ont apprécié l'engagement pris par vous lors de la prise de vos fonctions comme Président de l'Union Africaine de faire libérer les prisonniers politiques en Afrique. C'est pourquoi, je fais appel à votre haute personnalité et votre influence pour faire cesser la répression, les abus et les atrocités que le colonel Azali Assoumani fait subir à ses opposants politiques aux Comores depuis bientôt trois ans. En effet, depuis qu'il est revenu au pouvoir en Mai 2016, le colonel Azali Assoumani a instauré aux Comores une politique de peur, de terreur, de répression, d’inhumanité, de l'arbitraire et d'oppression contre ses opposants politiques en raison de la défaillance voulue et de la démission de l'autorité judiciaire.
Aux Comores, depuis 2016, la justice n'est évoquée que pour donner l'illusion de l'existence d'un État. L'absence d'enquête judiciaire sur les 7 assassinats politiques commis par les militaires, l'impunité dont bénéficient ces derniers et l'emprisonnement ou la mise en résidence surveillée de 70 personnalités politiques - dont deux anciens chefs d'État , trois vice-présidents, un gouverneur en exercice, un député en exercice, des journalistes, d'un écrivain et d'un avocat- illustrent bien le climat de terreur et d'oppression qui sévit aux Comores, un climat incarné par le retour au pouvoir du colonel Azali Assoumani .
En 2018, lorsque des citoyens, journalistes, écrivains, fonctionnaires, étudiants, enseignants, chômeurs, agriculteurs, libres de toute appartenance, m'ont demandé en ma qualité d'avocat, de saisir la justice d'une plainte pour connaitre la vérité sur l'usage des centaines de millions de dollars issus d'un programme dit de citoyenneté économique, leur démarche citoyenne se limitait à demander la vérité judiciaire car pour eux lorsqu'on s'adresse à la justice, la démarche n'est jamais vaine car dans une démocratie en gestation, cette démarche citoyenne est une graine plantée qui tôt ou tard portera ses fruits. Mais, finalement, les citoyens comoriens, ce peuple pacifique, si digne et respectueux de l’autorité, ne connaitra jamais la vérité sur l’usage des millions de dollars issus de ce programme de citoyenneté. Les Comoriens ont vu cette initiative citoyenne se transformer en drame politico-judiciaire, en grande injustice par la volonté des autorités en place.
Certes, dans cette affaire, je suis avocat donc conseil des citoyens comoriens et des parties civiles, toutefois, ma conscience d'homme libre et l'idée que je me fais de la justice, de la procédure pénale, m’ont emmené à protester, à dénoncer le détournement à des fins politiciennes de cette procédure judiciaire engagée par des citoyens.
Personnellement, pour ne pas dire tous les Comoriens, j’ai constaté que le colonel Azali Assoumani instrumentalise cette procédure pénale pour incarcérer ses opposants sans le moindre respect de la procédure pénale. Les différentes interventions publiques dans cette affaire qui sont l’œuvre du colonel Azali Assoumani et de ses différents collaborateurs à l’image, de son ministre de la justice, de celui des affaires étrangères, du directeur de cabinet, du ministre de la défense et son ministre de l’intérieur portent toutes sur la culpabilité de l'ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi alors que le juge d'instruction n’a même pas bouclé son instruction.
Aujourd’hui, selon ses médecins, l'état de santé de l'ancien président Sambi, inculpé et placé en détention dans le cadre cette procédure depuis bientôt deux ans, est plus que préoccupant. Je tiens à préciser que le maintien en détention de l’ancien président de l’Union des Comores après expiration du délai fixé par la loi est illégal donc arbitraire.
Dès lors, toutes les voies de droit ont été exercées par ses proches et son avocat pour lui assurer des soins mais en vain. Son avocat est même arbitrairement empêché d'assurer la défense de son client. Les médiations menées par les dignitaires de notre pays pour obtenir son évacuation sanitaire ont tout simplement échoué parce que ceux qui le détiennent ne comptent pas le libérer ni lui prodiguer les soins qu’il est en droit d’obtenir.
Le ministre des affaires étrangères du colonel Azali Assoumani, après avoir, dans un premier temps, déclaré à la presse internationale la culpabilité de Sambi se substituant de fait au juge d’instruction, a finalement reconnu la dégradation de son état de santé et s'est même engagé sans succès jusqu’à lors à faciliter son évacuation à l’étranger. Faisant suite à des avis médicaux, le juge d'instruction a fini par rendre une décision le 3 janvier 2020 ordonnant son évacuation à l'étranger pour y suivre des soins. Cependant, Azali Assoumani s'oppose à l'exécution de cette décision judiciaire méprisant par la même occasion le droit pour toute personne à des soins médicaux justifiés par son état. Il oublie que la science pénale s'est rapprochée de la conscience humaine et écarte toute idée de haine et de vengeance.
Par conséquent, je me permets de m'adresser à vous car Monsieur Sambi est un être humain mais aussi un ancien président d'un pays. Mesurant la portée, la considération et le respect dévolu à ce titre qui est le vôtre, vous saurez vous indigner de l'injustice dont il est victime ainsi que les autres personnalités politiques comoriennes injustement et arbitrairement poursuivies par la dictature du colonel Azali Assoumani.
Ce n'est ni l'avocat ou l'homme politique qui fait appel à votre solidarité pour mettre fin aux abus et la répression de la dictature mais l'humaniste, l'homme libre qui comme mes compatriotes aujourd’hui, privés de leur liberté, a lui aussi traversé des mauvais jours, inoubliables et atroces. Je fais appel à votre humanisme car la vie du président Sambi est en danger. J’estime intolérable et une grande injustice de faire subir volontairement à son prochain –fut-il son adversaire politique- cette forme d’atrocité en laissant sa santé se dégrader.
Ce n'est ni l'avocat ou l'homme politique qui fait appel à votre solidarité pour mettre fin aux abus et la répression de la dictature mais l'humaniste, l'homme libre qui comme mes compatriotes aujourd’hui, privés de leur liberté, a lui aussi traversé des mauvais jours, inoubliables et atroces. Je fais appel à votre humanisme car la vie du président Sambi est en danger. J’estime intolérable et une grande injustice de faire subir volontairement à son prochain –fut-il son adversaire politique- cette forme d’atrocité en laissant sa santé se dégrader.
Monsieur le président, je vous supplie d’intervenir, de faire usage de votre influence pour faire cesser cette injustice caractérisée. Seule une justice libre et indépendante est habilitée à examiner les faits qui sont reprochés à l’ancien président de l’Union des Comores. En ce moment, l’urgence absolue est son évacuation sanitaire.
Je vous prie Monsieur le président d’agréer l’expression de ma haute considération.
Said Larifou,
Tel : +269 3343838
+06 05993004
Mail : larifou@gmail.com
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