Le corps médical estime que seul le confinement total peut permettre d'endiguer la propagation du coronavirus au sein de la populatio...
Le corps médical estime que seul le confinement total peut permettre d'endiguer la propagation du coronavirus au sein de la population. Une réunion d'experts scientifiques est prévue mardi sur la question. L'Elysée dément, pour l'heure, avoir pris une décision allant dans ce sens.
La question est le fruit de nombreuses rumeurs depuis dimanche. La France pourrait se diriger, comme ses voisins espagnols et italiens, vers un confinement total, c'est-à-dire une restriction de tout déplacement hors ravitaillement, voire un couvre-feu, pour lutter contre le coronavirus. L'exécutif assure ne pas avoir pris de décision allant dans ce sens, mais appelle au "civisme" des Français afin de respecter, enfin, les mesures de confinement déjà en vigueur.
"Les gens sont inconscients!"
Dimanche, alors qu'Emmanuel Macron et Edouard Philippe avaient enjoint les Français à ne pas sortir de chez eux et respecter des mesures de "distanciation sociale", des dizaines de badauds se sont regroupés pour flâner au soleil dans des jardins publics ou le long de la Seine, à Paris.
"C'est une folie, les gens sont inconscients! Le président pensait qu'ils avaient compris, on a vu que non", se désole un proche du président dans les colonnes du Parisien.
Face à l'indiscipline des Français, les rumeurs de confinement total se sont multipliées dimanche toute la journée sur les réseaux sociaux.
Le confinement total, une "évidence" pour les médecins
La mesure est réclamée par le corps médical, qui constate, impuissant, la propagation très rapide du coronavirus au sein de la population, notamment chez les jeunes. Dans la soirée, un nouveau bilan faisait état de 900 cas supplémentaires, faisant un total de 5423 Français contaminés et 127 morts liés au coronavirus.
"C'est une évidence. (...) Au stade où on en est, il est urgent de confiner tout le monde", implore sur le plateau de BFMTV le chef du service de réanimation à l'hôpital Raymond-Poincaré, Djiallali Annan, à Garches dans les Hauts-de-Seine.
"C'est le seul moyen que l'on ait aujourd'hui pour limiter la circulation du virus", poursuit le docteur Alain Ducardonnet, consultant santé pour BFMTV.
"C'est comme le vaccin, ça protège la personne et ça protège surtout les autres de transférer le virus. Là il n'y a pas de vaccin, le vrai vaccin est de limiter sa circulation par l'engagement individuel", ajoute-t-il à notre antenne.
"Nous étudions toutes les hypothèses"
Ce lundi matin sur France Inter, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a indiqué que le décret évoquant un confinement total circulant sur les réseaux sociaux ces dernières heures est une "fake news".
"Il n'en demeure pas moins que nous étudions toutes les hypothèses pour renforcer les mesures (...) en fonction des indications scientifiques", a-t-elle fait savoir.
Interrogé lui aussi sur ces rumeurs, Olivier Véran, le ministre de la Santé et des Solidarités a répondu laconiquement sur France 2: "on entend dire beaucoup de choses. Si une personne doit signer un tel décret, je serai au courant." Et de poursuivre:
"Le virus est invisible, il circule vite et il menace la vie des gens. Je conjure les Français de respecter les mesures de restriction sociale."
Il a précisé que la question, ainsi que celle du report du second tour des élections municipales, seraient sur la table d'une nouvelle réunion mardi avec les experts scientifiques.
Pour l'heure, "aucune nouvelle mesure de confinement n'est prévue à ce stade", assure-t-on du côté de l'Elysée, qui dément les messages qui se diffusent sur les réseaux sociaux. Le chef de l'Etat appelle au "civisme des Français" pour respecter les consignes déjà données et prendre, enfin, conscience de la gravité de la situation.
Esther Paolini
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