Brandir l'objection de conscience Nous sommes aux Comores. Nous l’avons tous compris. Les arrestations ne sont pas rares, souven...
Nous sommes aux Comores. Nous l’avons tous compris. Les arrestations ne sont pas rares, souvent pour des motifs infondés.
Que ce soit à la gendarmerie, à la police, on nous rétorque souvent « nous ne faisons qu’obéir aux ordres! ». Oui mais si ces ordres sont iniques, injustes, non fondés, illégaux, vous les exécutez quand même! Réponse d’un officier: « allez dire ça à qui de droit ». Oui mais vous, pourquoi vous ne refusez pas? N’y a t il pas dans la loi qui régit votre corps, une objection de conscience
Que ce soit à la gendarmerie, à la police, on nous rétorque souvent « nous ne faisons qu’obéir aux ordres! ». Oui mais si ces ordres sont iniques, injustes, non fondés, illégaux, vous les exécutez quand même! Réponse d’un officier: « allez dire ça à qui de droit ». Oui mais vous, pourquoi vous ne refusez pas? N’y a t il pas dans la loi qui régit votre corps, une objection de conscience
Le Monsieur me répond qu’il n’a pas compris . Je le lui explique et il répète « allez dire ça à qui de droit ». Je préfère changer de sujet mais depuis quelques temps , cette idée me trotte dans la tête.
En réalité je ne sais pas si l'objection de conscience existe dans nos textes. Je sais que pour les journalistes, c’est plus ou moins prévu. Mais chez les militaires, les policiers, les magistrats, les médecins etc, je ne le sais pas.
J’aurais aimé que pour le cas de Mchangama Oubeid Athouman et Mbae Ali, que pour celui qui a donné l’ordre de leur arrestation s’entende répondre: objection de conscience.
Pourquoi ? Parce qu’attachés aux libertés publiques, à la démocratie, à liberté de réunion, à la liberté d’expression. Parce qu’à l’évidence , ils ne représentaient aucun danger. Ne se trouvaient pas sur les lieux de la manifestation. Y a même la liberté de circulation qui est ici mise en jeu. Enfin , Oubeid et Ali Mbae ont quand même le droit de se rendre à Chomoni, pour leur métier ou non. Peut être qu’ils voulaient se rendre à la plage. Il y a de belles plages à Chomoni, après tout.
J’aurais aimé que des policiers, des militaires brandissent tous les principes constitutionnels qui régissent le pays quand on leur demande d’arrêter des gens sans motif valable, d’empêcher des réunions ou des meetings sans motif valable, etc. Peut être qu’il y en a qui le font, en tout cas je l espère.
Faïza Soulé Youssouf
Faïza Soulé Youssouf
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