Madagascar et nous : un pas J'ai toujours fait partie de ceux qui trouvaient au moins illisible l’effort de l’Union des Comores d...
Madagascar et nous : un pas
J'ai toujours fait partie de ceux qui trouvaient au moins illisible l’effort de l’Union des Comores de créer, à travers le vaste monde, des relations formelles avec des pays lointains avec lesquels nous partageons franchement très peu de choses en affichant en même temps une certaine indifférence à l’égard de notre grand voisin, Madagascar dont le destin et le nôtre sont fondamentalement liés jusqu'à la fin des siècles...
« On ne peut pas choisir sa géographie». Nous sommes nombreux à avoir espéré que notre diplomatie finirait par se rendre à l’évidence : Madagascar c’est notre grenier, notre hôpital pour les grosses pathologies, notre université, nos grandes écoles, notre destination touristique, nos familles.
Il semblait que nous manquions au bon sens de laisser des milliers de Comoriens et de Malgaches ordinaires subir dans l’impuissance individuelle les revers d’une relation imposée par Dieu mais que nos dirigeants respectifs étaient incapables de formaliser et d’encadrer malgré l’existence d’un accord cadre depuis l’indépendance et une série d’accords sectoriels tombés en jachère faute de suivi et à force d’être ignorés de part et d’autre du Canal. Mais comme dit l’adage ; il vaut mieux tard que jamais.
L’émotion était donc palpable à la cérémonie de clôture de la toute première commission mixte Comores-Madagascar mardi 15 octobre à Moroni avec la participation effective du premier malgache, assurant l’intérim du ministre des Affaires étrangères, Christian N'tsay.
A cette occasion, le haut dirigeant malgache a signé, avec le ministre comorien des Affaires étrangères trois documents :
i)un accord général de coopération révisé, ii)un accord portant création de la Commission mixte et
ii) un procès-verbal des échanges menées par les techniciens des deux pays à l’issue de deux jours de discussions sur une large palette de sujets d’intérêt mutuels comme par exemple les conditions d’entrée et de séjour de nos étudiants...
Est-ce que pour autant, les problèmes sont résolus ? Certes non. Mais l’existence désormais d’un cadre formel de dialogue politique et stratégique entre les deux pays et l’engagement au plus haut niveau de l’Etat malgache de contribuer à mettre en place une feuille de route et un mécanisme de suivi est en soi un début. Un pas de la longue marche nous effectuons avec le peuple malagasy depuis la nuit des temps.
AMj
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