Le parquet considère qu’il y a eu un enrichissement personnel de 62.000 euros, et que l’avocat a activement dissimulé du mobilier et un v...
Le parquet considère qu’il y a eu un enrichissement personnel de 62.000 euros, et que l’avocat a activement dissimulé du mobilier et un véhicule BMW X5 durant la procédure de liquidation judiciaire. C’est pourquoi il requiert 12 mois de prison avec sursis et 80.000 euros d’amende dont 20.000 avec sursis. Le parquet a également demandé que soit prononcée l’interdiction pour Saïd Larifou de gérer une personne morale.
La présidente du tribunal a notamment pointé du doigt les 80.000 euros de passif de l’ancien avocat constitué de dettes sociales et fiscales, ainsi que la confusion dans la gestion, avec des paiements de loyers à hauteur de 9000 euros, l’impression de tracts pour sa campagne électorale aux Comores et les frais de scolarité de ses enfants à l’école Saint-Charles à hauteur de 600 euros.
"J’ai des responsabilités en tant que gérant de la SELARL mais aussi un engagement politique" avance-t-il à la barre. S’il y a des irrégularités selon lui, c’est parce qu’il s’est massivement investi dans des dossiers, allant jusqu’à régler les billets d’avion et les séjours de ses clients dans le besoin.
"Un vrai avocat n’est pas seulement un chef d’entreprise. Un vrai avocat c’est celui qui fait de sa vie la défense de ses clients" se défend-il.
L’ex-avocat revient alors sur son histoire à La Réunion : "En 1996, j’étais le premier avocat Comorien à La Réunion et en France, à une époque où des inscriptions "Comores dehors" fleurissaient un peu partout. C’était une fierté comorienne alors que nous étions rejetés et ostracisés à l’époque où j’ai prêté serment".
Le délibéré sera rendu le 24 octobre prochain
Saïd Larifou est convoqué ce jeudi matin devant le tribunal correctionnel de Saint-Pierre pour répondre à des accusations de banqueroute et d'abus de biens sociaux.
L’ ex-avocat du barreau de Saint-Pierre et de Paris et homme politique, originaire des Comores où il s’est désormais établi, avait été arrêté à sa descente d’avion le 10 septembre 2018, inscrit sur le fichier des personnes recherchées après quatre propositions de convocations infructueuses.
Saïd Larifou devait s’expliquer sur "la découverte d’éléments financiers troublants" lors d’une procédure collective touchant la SELARL Larifou en 2015, avait indiqué le parquet en septembre 2018.
A l’issue de sa garde à vue, le parquet avait décidé de poursuivre l’ex-avocat, omis du barreau de Saint-Pierre. Après ses démêlés avec la justice, son cabinet d'avocat avait été liquidé. L'homme politique, qui s'est notamment présenté à la présidentielle des Comores cette année, est poursuivi par la Caisse nationale des barreaux français pour ne pas avoir versé ses cotisations.
Les faits qui lui sont reprochés sont ceux de banqueroute avec la tenue d'une comptabilité incomplète ou irrégulière , le détournement ou dissimulation de tout ou partie de l'actif. Enfin, il est accusé d’abus des biens ou du crédit d'une SARL par un gérant à des fins personnelles.
Par Prisca Bigot ©zinfos974.com
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