Intimidation des journalistes et indignation L’Etat Macron : une inquiétante dérive vers la dictature Je n’y croyais pas, mais ...
Intimidation des journalistes et indignation
L’Etat Macron : une inquiétante dérive vers la dictature
Je n’y croyais pas, mais là, ça dépasse les bornes ! Récemment, l’ONU avait classé la France parmi les « régimes dictatoriaux » au sujet de la répression des manifestations des Gilets jaunes. On peut discuter de l’ingérence du machin sur les affaires de la Nation. Mais voilà que l’Etat Macron s’en prend aux journalistes de manière honteuse. Du coup, je crains que la République ne soit en marche vers une forme dictature.
Si on fait le compte, huit journalistes ont été convoqués et interrogés par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Sommes-nous en présence d’une police politique de triste réputation et d’odieuse mémoire ?
Nos confrères ont dénoncé à juste raison une « procédure d'intimidation ».
Les médias concernés pour l’instant sont : Le Quotidien, le site Disclose, Le Monde, Radio France, tous visés par les services secrets français sur ordre du président de la République. Citons aussi la tentative de perquisition au siège de Mediapart.
Cet abus de pouvoir est d’autant plus inadmissible que plusieurs enquêtes sont concernées : l'affaire Benalla, les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite Saoudite, aux Emirats Arabes Unis et au Yemen, une affaires de corruption ouverte suite à une plainte…
Ces convocations « sous le statut d'une audition libre » visant clairement à identifier les sources des journalistes sont inacceptables et nous les condamnons fermement. Car c’est la fonction de grand reporter qui est ici menacé et le journalisme d’investigation qu’on tente de museler. Abus d’autorité en effet car on s’en prend même à un ingénieur du son et à une journaliste reporter d'images. Hallucinant et gravissime !
Liberté de la presse, droit au silence, secret des sources
Voilà pourquoi il les syndicats professionnels dénoncent « une nouvelle tentative du parquet de Paris de contourner la loi de 1881 sur la liberté de la presse et la protection des sources ». Précisons que convoqués en tant que témoins, les journalistes ne pourront pas être assistés d'un avocat. Ils ne pourront pas non plus faire valoir « le droit au silence ». Mais en tant que journaliste, ils peuvent invoquer « le secret des sources ».
« Le secret-défense ne saurait être opposé au droit à l'information, indispensable à un débat public digne de ce nom, ni servir d'épée de Damoclès pour dissuader les journalistes d'enquêter », a réagi un collectif d'une trentaine de sociétés des journalistes (SDJ), dont celles de l'AFP. Le SNJ-CGT a dénoncé un « nouveau coup de canif insupportable contre le journalisme et la liberté d'informer » et la CFDT-Journalistes, « une procédure dont le but inavoué est de faire taire les journalistes dans l'exercice de leur mission d'informer ».
Cette mission nous devons la protéger coûte que coûte à Mayotte où les journalistes qui révèlent des informations qui ne plaisent pas au pouvoir sont déjà surveillés par les services de renseignement. Citoyens et responsables politiques doivent dénoncer cette dérive inquiétante des pratiques du pouvoir dont nous connaissons tous les conséquences graves. Faut-il rappeler que près de Mayotte, dans l’Union des Comores indépendantes, on tabasse des journalistes, on emprisonne des écrivains et on torture des opposants.
Partagez donc massivement ce poste, manifester ainsi votre attachement à la liberté de la presse et montrer que vous êtes profondément attachés au droit des journalistes et au secret de leurs sources, qui sont les conditions d'exercice de leur métier au service des citoyens et de la République.
Zaïdou Bamana
Journaliste indépendant
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