Non aux assises ! (Simple) Non au référendum ! (Simple) Mais oui aux présidentielles ! (Basique) Aux Comores, la terre se dérobe...
Non aux assises ! (Simple)
Non au référendum ! (Simple)
Mais oui aux présidentielles ! (Basique)
Aux Comores, la terre se dérobe sous nos pieds et tout le monde est en train de tomber : mensonge, imposture, humiliation, supercherie, voici la situation politique nouvelle qui n’a rien à envier à l’ancienne. Certaines personnes font une longue carrière dans la défection, la déloyauté, la fabulation, et chacun de nous observe cette comédie tous les jours. Il y a des politiciens et des hommes politiques, c’est totalement différent. L’homme politique résiste à toute tentation dans un monde qui change du matin au soir, il est sur sa ligne, garde le cap et dit non à ceux qui l’invitent à changer de vision.
Les politiciens sont des personnes dangereuses, machiavéliques, qui jugent nécessaire le fait de tronquer leurs convictions en ayant recours à la ruse du renard pour accéder au pouvoir ; cela fait des politiciens des vendeurs d’idées sur lesquelles ils ne croient pas, des mafieux qui trompent le peuple et qui changent de parti plusieurs fois par jour pour un simple poste dans tel ou tel ministère. Un politicien reste avant tout un chromatophore, un espace d’animal étrange qui, du matin au soir, peut changer de couleur à plusieurs reprises.
Ces politiciens ont leurs penseurs : des hommes de droit qui l’légitiment l’humiliation d’un peuple, qui chantent les louanges d’une « dictature éclairée » ; des sociologues qui pensent que « l’émergence n’est pas un rêve mais qu’elle se vit » ; il y a pire que les tragiques qui ne croient pas à l’émergence : ce sont les romanesques qui y croient dans un pays où l’État est fort avec les faibles et faible avec les plus fort ; comme Platon, ces penseurs du pouvoir louent la tromperie de la République – la raison d’État.
Ces penseurs de cour veulent aider leur chef à conserver le pouvoir, ils sont dans la théorie, le rêve, l’utopie mais jamais dans le réel : ils ne pensent pas une seule seconde au peuple qu’on humilie jour et nuit, aux enfants qu’on assassine au moindre razzia de l’armée dans nos villes et villages, aux pauvres négligés, aux opposants politiques coffrés car, dans leur pensée révolutionnaire, comme Trotsky dans « leur morale et la nôtre », l’humiliation, la négativité, la force du lion (Machiavel), tout cela est nécessaire pour l’émergence c’est-à-dire la négativité d’abord et la positivité ensuite.
Pareillement à ces penseurs utopiques, qui ne pensent pas le monde mais les idées permettant de dire le monde – l’émergence entre autres –, ces penseurs qui ne sont pas dans la réalité mais dans les concepts, qui pensent que de la « dictature éclairée »accouchera l’émergence, que cette dernière n’est pas un rêvemais une réalité (encore des donneurs de leçon à un peuple qui souffre depuis des millénaires) ; à côté de ces penseurs-là, nous avons d’autres penseurs du réel, qui sont du côté du peuple, je songe admirablement à quelqu’un comme Rafsandjani Mohamed que j’estime beaucoup, qui pense le réel et qui est pragmatique, sincère, qui parle pour les sans-grade, les humiliés.
Résistant, ce jeune homme de droit, qui, malgré la violence des réseaux sociaux, dénonçait, dénonce et dénoncera certainement la « forfaiture », l’humiliation, le mensonge, le faux alors que l’on sait qu’il y en a très peu de penseurs qui sont contre le faux et la « forfaiture » de l’État.
Résistant, Ahmed Wadaane Mahamoud, quand il dit non aux assises, non au référendum, non aux présidentielles, puis qu’il s’engage comme un gladiateur à continuer le combat de l’opposition quand celle-ci s’aligne finalement sur le cap des assises du gouvernement. Après ces élections, rien ne sera plus comme avant, tout sera différent, au risque de « prophétiser » je pense que le pays « Comores » qui est en plein décadence disparaitra, il y aura trois pays différents ; le séparatisme reviendra en grâce, les mûrs entre les îles vont se multiplier et la haine s’installera doucement.
Peuple des Comores, La Boétie vous interpelle : « soyez résolus de ne servir plus (de ne plus servir) et vous voilà libre » …
Moustakim MOHAMED CHANFIOU
SORBONNE PARIS CITÉ
DOCTORANT & Ingénieur d'études ENS Paris
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