CAN 2019 : Les Comores déjà qualifiées ?
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| Amir Abdou avec Mohamed Ben Fardou, joueur de l'Etoile Rouge de Belgrade en club et cadre de la sélection comorienne./ Photo Le Petit Bleu |
Pour la 1ère fois de leur jeune histoire (affiliation à la FIFA en 2006), les Comores sont peut-être sur le point de se qualifier pour le tournoi principal de la CAN (15 juin-15 juillet en 2019). Reste à savoir si l'hypothèse se vérifiera au cours des prochaines semaines et où se disputera l'épreuve cette année suite au très médiatique désistement du Cameroun contraint de déclarer forfait faute de pouvoir répondre au cahier des charges de la CAF (Confédération Africaine de Football) sur l'avancée des travaux impactant ses stades.
Sur un continent aux incertitudes nombreuses en matière politique et économique, le revirement enregistré n'a rien de très surprenant. Si ce n'est qu'il a quelque chance de modifier la trajectoire de la sélection brillamment cornaquée depuis 4 ans par le Bon-Encontrais Amir Abdou sociétaire du même groupe (A) que le Cameroun dans la phase qualificative laquelle s'achèvera en mars prochain lors d'un explosif… Cameroun – Comores à Yaoundé.
Pourquoi explosif ? Tout simplement parce que l'article 92 des règlements de la CAF fait valoir que le retrait du pays organisateur entraîne la disqualification de son équipe nationale. «Grâce à l'article 92, nous sommes en effet qualifiés aux dépens du Cameroun, sourit Amir Abdou. Nous sommes actuellement 3e du classement dans notre poule avec 5 points et le Cameroun 2e avec 8 points. Si la disqualification s'applique, nous faisons partie des deux qualifiés quoi qu'il arrive lors du dernier match.»
Mais devant les atermoiements constatés de la CAF pour ce qui est d'appliquer son propre règlement, la fédération comorienne a dû saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à Lausanne via ses avocats pour un verdict à rendre courant février. «Les intérêts commerciaux sont tels dans cette affaire que les dirigeants de la CAF veillent aujourd'hui à éviter la double peine au Cameroun, justifie Abdou. Nous ne sommes évidemment pas d'accord sur ce principe fallacieux de ‘précaution'car il y a un règlement à appliquer. On nous considère telle une quantité négligeable, ce n'est pas acceptable en l'état.»
Resigné 6 mois au moins par sa fédération
Seconde option pour atteindre le tournoi final de la CAN, la rencontre du mois de mars. Contraint au nul à l'aller (1-1), le Cameroun n'est pas assuré de battre les Comores au retour. «Avec la victoire à 3 points, il suffit que nous nous imposions 1-0 à Yaoundé pour obtenir aussi notre qualification, insiste l'ancien attaquant du SUA et de l'EBBE. Bon, c'est vrai que le Cameroun est invaincu chez lui depuis près de 20 ans… mais ils traversent aussi une crise sans précédent au niveau de leurs instances.»
Privé de l'organisation de la Coupe d'Afrique des Nations 2019, le Cameroun, détenteur du Trophée, offrira-t-il aux Comores le grand bonheur tant attendu par les insulaires de l'Océan Indien ? «Nous sommes passés de la 198e à la 139e place au classement FIFA après une trentaine de matches officiels, s'enorgueillit à juste titre Amir Abdou. Les Comores figurent en outre au rang de meilleure progression africaine sur l'échiquier continental avec la 20e place sur 48 sélections recensées. Notre légitimité grandit. Intégrer la CAN dans sa version élargie à 24 équipes (contre 16 précédemment, NDLR) constituerait un immense honneur pour un pays de 750 000 habitants.»
Resigné 6 mois par sa fragile fédération avec une clause de prorogation portant ensuite sur 2 ans, le Bon-Encontrais, qui vient de repousser des propositions émanant de clubs congolais, marocains et ivoiriens, pour donner sa priorité à la sélection, n'envisage rien d'autre que de démontrer toute la valeur des Comoriens dans une grande compétition. Fussent-ils qualifiés sans se prendre les pieds dans le tapis vert.
L'article 92
«Si un pays qui a obtenu l'organisation du tournoi final de la Coupe d'Afrique des Nations (CAF) se désiste ou se fait retirer l'organisation, il lui sera infligé, outre les sanctions disciplinaires, une amende selon le barème suivant :
92.1. Retrait notifié 2 ans ou plus avant la date du tournoi final : amende de 100 000 dollars US.
92.2. Retrait notifié deux ans ou plus avant la date du tournoi final : amende de 300 000 dollars US.
92.3. Retrait notifié moins d'un an avant la date du tournoi final : amende de 500 000 dollars US et suspension à la prochaine édition de la CAN de son équipe nationale A, sans tenir compte de l'édition concernée.»
E.D. ©Le Petit Bleu
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