ARRÊTONS DE CONTINUER A MÉPRISER L’ÉTAT ! L’idée me vient très souvent lorsqu’on se rend compte que l’on prend habituellement des déc...
ARRÊTONS DE CONTINUER A MÉPRISER L’ÉTAT !
L’idée me vient très souvent lorsqu’on se rend compte que l’on prend habituellement des décisions villageoises mais qui engagent et ternissent surtout l’image de tout une nation. Ainsi, toute décision communautaire qu’une localité prend en son sein engage celle-ci bien évidemment dans ses tenants comme dans ses aboutissants.
Mais force est de constater que les frontières que ces localités se créent naturellement entre elles (Coutumes et pratiques locales, reconnaissances mutuelles entre habitants…) laissent parfois à désirer surtout lorsqu’elles se veulent supérieures à tout : aux lois et à l’État.
Le message collectif diffusé hier par un des réseaux téléphoniques, aux environs de 19 heures qui laisse croire que le destinataire engage Mbéni est un message très alarmant pour ne pas dire alarmiste. Alarmant puisqu’il connote une certaine terreur au sein de la ville de Mbéni, et par-delà cette supériorité communautaire supposée sur l’État. Je pense qu’au-delà du constat amer possible à en tirer, nous avons le devoir de dire stop à ces croyances, à ces habitudes, à ces pratiques villageoises qui n’honorent pas du tout ces nobles localités dont nous resterons représentants.
Comment comprendre que des habitants continuent à légitimer des faux débats sur le droit ou un non-droit relatif à la venue du Chef de l’État dans « leurs » localités ? Comment comprendre les disputes et déchirement villageois fondés par un passage d’une autorité dans un lieu quelconque de la nation ?
Rien que le fait que cela fasse débat entre deux individus, l’honneur de tout un pays est mis en jeu. N’est-il pas temps de sonner la récréation de telles pensées qui mettent à nue notre intimité ? Le passage éclair ou pas du Président de la République dans un quartier ou village, plage ou terrain de foot, Madjlisse ou Toirab, meeting ou Dayira doit-il confronté à des paramètres villageois politique ou pas ? Sommes-nous en train de payer le prix des postes et fonctions villageois au mépris de la méritocratie ? Cette situation à Mbéni ne devra-t-il pas inciter à une considération sérieuse de la problématique du « villagisme » ?
Et que dire du rôle que jouent les opérateurs téléphoniques dans telle circonstances ? Comores Télécom ou Telma, disons l'opérateur qui a diffusé ce message signé « MBENI », ne devra-t-il pas avoir une politique de filtrage de messages qui s’appuie sur la mise en valeur de l’image de la République ? Et les services de renseignement nationaux ? Ne devront-ils pas avoir les yeux rivés sur ces communications ?
Car après tout, l’image de toute une nation, l’emblème de tout un État sont mis en jeu puisque certains continuent, peut-être même inconsciemment à marcher dessus. Arrêtons donc de continuer à mépriser l’État. Le Président de la République a le droit de se rendre où il veut, quand il le veut bien à l’extérieur du pays, n’en discutons pas lorsqu’il s’agit de l’intérieur. Sa sécurité, bien évidemment n’est pas à négliger.
Le villagisme fort que tout ne peut en aucun moment dicter la conduite républicaine. Ceux qui veillent à la paix collective, le font pour le Chef de l’État. Ce dernier se déplace en fonction d’un protocole d’État qui, lui s’appuie sur des rapports établis sur les conditions d’accueil et de sécurité. Mais à imposer par la voix communautaire la venue ou non du Chef de L’État dans une quelconque localité, cela est simplement inadmissible.
Par Abdoulatuf Bacar
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