1. Pourriez-vous vous présenter a nos lecteurs ? Je m’appelle Salim SAADI, j’ai 46 ans, je suis père de 5 enfants. Je suis né en Gran...
1. Pourriez-vous vous présenter a nos lecteurs ?
Je m’appelle Salim SAADI, j’ai 46 ans, je suis père de 5 enfants. Je suis né en Grande-Comore et j’ai grandi en France où j’ai fait mes études et créé mon entreprise dans le secteur de la construction.
Engagé depuis toujours dans le milieu associatif afin de soutenir mon pays j’ai créé la Fondation Action Comores en 2017 dont je suis le président afin de soutenir encore plus activement et de manière directe mes concitoyens comoriens.
En 2016 j’étais candidat aux élections présidentielles de l’Union des Comores et cette expérience a renforcé ma détermination à oeuvrer pour mon pays. Dès le lendemain de l’élection j’ai fondé le parti Al Qamar, qui a son siège à Moroni et dont je suis le président d’honneur, pour réunir des femmes et des hommes autour d’un projet politique destiné à faire avancer les Comores.
2. Pourquoi avez-vous décidé d’être candidat a la présidence des Comores ? Qu’est- ce qui vous motive ?
Depuis plus de 40 ans nos concitoyens attendent que leurs dirigeants amorcent enfin le développement du pays. Qu’il s’agisse du développement économique, social, du développement des libertés alors que notre pays dispose pourtant de tous les atouts nécessaires.
Il m’est difficile de constater chaque jour la pauvreté dans laquelle vit la majeure partie des habitants de mon pays alors que nous possédons tant de richesses naturelles qu’il nous suffirait d’exploiter afin de permettre un large recul du chômage, et une augmentation du niveau de vie des comoriennes et comoriens à l’instar des îles de la région à savoir je pense notamment à l’île Maurice.
Je me présente donc à l’élection présidentielle de 2019 de l’Union des Comores pour porter mon projet politique, faire avancer les Comores et faire gagner mon pays avec les comoriennes et les comoriens qui méritent de connaitre l’épanouissement et la richesse grâce aux ressources de notre pays et au développement de l’entrepreunariat, grâce à une justice impartiale et surtout indépendante, grâce à une protection sociale équilibrée et juste, grâce à la refondation de l’école publique.
3. En quoi consiste votre programme et qu’est-ce qui différencie votre offre poli- tique de celle ses autres candidats ?
Mon programme, qui sera officiellement présenté au lancement de la campagne électorale à venir, s’articule autour de axes prioritaires.
D’une part, le rétablissement de l’ordre constitutionnel instauré par la Constitution de 2001 telle qu’elle résulte des accords de Fomboni. Je considère que le système de Présidence tournante est fondamental pour l’unité et la cohésion du pays et que l’autonomie des îles est un acquis que nous nous devons de préserver.
D’autre part, je souhaite que nous investissions dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, des télécommunications et évidement du tourisme afin de développer ces activités qui sont, à mon avis largement sous-exploités au regard de leur potentiel et relancer ainsi toute l’économie du pays.
Enfin, je tiens à instaurer une réelle solidarité au sein du pays. Il m’est insupportable de constater qu’en 2018 plus de la moitié de mes concitoyens vivent dans une extrême pauvreté. Je souhaite que les personnes handicapées, les personnes âgées, les personnes en état d’isolement se voient garantir des conditions d’existences décentes.
Par ailleurs nous proposons une restructuration de l’Etat et de la chose publique afin d’éradiquer la corruption toutes formes de népotisme et de passe-droit ceci imposant justice forte, véritablement indépendante et audacieuse. L’appareil judiciaire de- meure la grande cause de mon mandat afin de mettre fin aux pratiques d’un autre âge qui freinent les perspectives de développement.
4. Vous avez comme slogan « Un Comorien, un emploi ». Comment comptez-vous concrétiser ce slogan ? N’est-ce pas un voeu pieux ?
En réalité, c’est le slogan de campagne de l’actuel président.Sa promesse n’a pas été tenue, comme on pouvait d’ailleurs s’y attendre. Il a fait licencier plus de 5 000 jeunes pour des raisons politiciennes. Et vous constaterez simplement les chiffre puisque entre 2016, année de son retour au pouvoir, et 2017, le taux de chômage a augmenté pour passer la barre des 20%.
Pour ma part la politique que j’entends mener en faveur de la création d’entreprise, de la formation professionnelle, et de l’industrialisation des secteurs vitaux aura nécessairement pour conséquence la création d’emplois.
5. Comment analysez-vous la situation socio-économique des Comores aujourd’hui ?quelles seront vos priorités si vous êtes élu ?
Je ne peux que déplorer la situation socio-économique du pays, comment pourrait-on faire autrement compte tenu de ce que nous sommes forcés de constater? C’est la raison pour laquelle la relance de l’économie, le combat contre les inégalités et injustices sociales et la mise en place d’un système judiciaire irréprochable font partie des priorités de mon projet pour l’Union des Comores.
6. Les Comores ont une situation géographique assez particulière. Quelle sera votre positionnement sur le plan international ?
Les accords commerciaux et stratégiques régionaux et internationaux méritent une vision attentive de la part de notre Etat souverain. Etant un point stratégique, toutes les relations seront privilégiées, au nom du bien commun et du droit inter- national.
7. Vous faites partie de la diaspora comorienne. Quel rôle cette diaspora peut-elle concrètement jouer pour participer au développement économique du pays ?
La diaspora jouent déjà un rôle majeur dans l’économie du Pays. Les Comores disposent d’un commissariat a la diaspora, seul organe qui la représente au sein du pays. Malheureusement il s’agit d’un organe placé sous tutelle du ministère des affaires étrangères, et dépourvu de budget propre.
Je souhaite que les comoriennes et comoriens qui résident l’étranger aient le droit de voter et qu’ils soient représentés à l’Assemblée Nationale. Et ceci n’est que justice lorsque l’on constate que leur participation à l’économie du pays atteint jusqu’à 17% du PIB (soit environ 120 millions de dollars) et représente, selon les études, parfois plus que le budget annuel de l’Etat.
8. Quels sont vos projets sur le long terme ?
Les Comores sont mon ADN, au delà de mon projet politique, je mets tout en oeuvre pour créer les conditions pour m’y installer durablement afin de mettre mon expérience au service de mes concitoyens.
Camille pour CBS ©Le Temps des Banlieues
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