Photo d'archives ©la rédaction L'île comorienne d'Anjouan vient de vivre une semaine très agitée durant laquelle un groupe ...
Photo d'archives ©la rédaction |
L'île d'Anjouan est connue pour ses velléités de sécession dans un archipel marqué par de nombreuses tentatives de coups d’État1. Une fois de plus, l'île rebelle a fait parler d'elle au cours d'une semaine de haute tension.
Le climat dans l'archipel est très tendu depuis plusieurs mois, rappelons que le 21 juillet 2018 la voiture du vice-président a été criblée de balles par des motards et que le 30 juillet, des hommes en armes ont pénétré dans un bureau de vote et mutilé un gendarme.
Ce lundi 15 octobre une manifestation se tient à Mutsamudu, la capitale, pour d'énoncer « la dictature d'Azali ». En effet, le président Azali Assoumani vient de sortir victorieux d'un référendum boycotté par l'opposition et qui lui permet de rester au pouvoir pour encore dix ans. Les Anjouanais, pour beaucoup critiques à l'égard du président et partisans de son prédécesseur – Sambi, actuellement en résidence surveillée – se mobilisent donc pour dénoncer la dérive du pouvoir. La manifestation est dispersée par les forces de l'ordre qui lancent des grenades lacrymogènes.
Le climat dans l'archipel est très tendu depuis plusieurs mois, rappelons que le 21 juillet 2018 la voiture du vice-président a été criblée de balles par des motards et que le 30 juillet, des hommes en armes ont pénétré dans un bureau de vote et mutilé un gendarme.
Ce lundi 15 octobre une manifestation se tient à Mutsamudu, la capitale, pour d'énoncer « la dictature d'Azali ». En effet, le président Azali Assoumani vient de sortir victorieux d'un référendum boycotté par l'opposition et qui lui permet de rester au pouvoir pour encore dix ans. Les Anjouanais, pour beaucoup critiques à l'égard du président et partisans de son prédécesseur – Sambi, actuellement en résidence surveillée – se mobilisent donc pour dénoncer la dérive du pouvoir. La manifestation est dispersée par les forces de l'ordre qui lancent des grenades lacrymogènes.
Les manifestants répondent par des jets de pierres et c'est alors qu'un petit groupe d'individus équipés d'armes de type kalachnikov ouvre le feu. L'armée régulière riposte et une lutte s'engage. De nombreux coups de feu sont échangés entre l'armée et les insurgés qui se sont retranchés dans le centre de Mutsamudu, la médina. Malgré les renforts envoyés par le pouvoir en place, les insurgés tiennent la médina au fil des jours, l'armée ne parvient pas à les déloger. Le bruit court que les rebelles ont capturé quatre militaires.
On déplore des morts parmi les civils. Mais, privé d'eau et d'électricité, à court de vivres et encerclés, le petit nombre d'insurgés semble condamné. Des négociations s'engagent et le pouvoir laisse aux rebelles jusqu'au vendredi à minuit pour rendre les armes en échange d'une amnistie. Sans réponse, l'armée investit la médina ce samedi 20 octobre mais ne trouve personne, les insurgés ont réussi à s'enfuir. La rumeur prétend qu'ils auraient quitté l'île direction... Mayotte.
Dans tous les cas, Azali Assoumani, colonel et lui-même ancien putschiste sort victorieux de cet épisode mais sait désormais que la fronde est plus importante qu'il ne le pensait. Quant au rôle de la France dans tout cela il est incertain. Impliquée dans les précédents coups d’État comoriens, l'ancienne puissance coloniale est restée silencieuse durant les événements de cette semaine et son soutient au président se fait de plus en plus timide. Elle semble attendre de voir qui va s'imposer sur la scène politique comorienne mais agit certainement en sous-main sur un ou plusieurs tableaux. De son côté, Azali Assoumani se rapproche de puissances rivales comme la Chine.
11975, 1976, 1978, 1995 et 1999. En 2013, une tentative de coup d’État est déjouée.
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