Portrait d'almarhum MOHAMED Zeina Al Hadj Mohamed Zeina Ibn Cheikh Mohamed Mhoussine s’en est allé hier, hommage à l’homme de lut...
Portrait d'almarhum MOHAMED Zeina
Al Hadj Mohamed Zeina Ibn Cheikh Mohamed Mhoussine s’en est allé hier, hommage à l’homme de lutte.
Nous quitte ainsi, non seulement un parent, un serviteur de l’Islam authentique (tolérance et universalisme), mais également un des derniers baobabs de la scène politique comorienne.
Témoin et acteur de l’istiklal de la fin des années 60 à 1975, en tant que député sous l’autonomie interne, Mohamed Zeina fût un grand homme. Il le fût non pas par le nombre de mandats ministériels exercés sous les gouvernements iniques post indépendance; mais par son combat constant pour l’avènement d’un État comorien digne et responsable, apte à construire la prospérité d’une nation réconciliée, ouverte sur le monde, jalouse de son identité et ayant la maîtrise de son destin.
Nous quitte ainsi, non seulement un parent, un serviteur de l’Islam authentique (tolérance et universalisme), mais également un des derniers baobabs de la scène politique comorienne.
Témoin et acteur de l’istiklal de la fin des années 60 à 1975, en tant que député sous l’autonomie interne, Mohamed Zeina fût un grand homme. Il le fût non pas par le nombre de mandats ministériels exercés sous les gouvernements iniques post indépendance; mais par son combat constant pour l’avènement d’un État comorien digne et responsable, apte à construire la prospérité d’une nation réconciliée, ouverte sur le monde, jalouse de son identité et ayant la maîtrise de son destin.
Benjamin de la « Chambre des députés » dans les années 1960 - 70, le Mze était de l’école du Président Said Mohamed Cheikh, mais Comme d’autres patriotes à l’exemple du grand combattant Abdou Bacar Boina, il n’avait voulu échanger l’honneur pour le pouvoir et l’argent indu (riba na ibada pour reprendre un tube du moment).
Il s’est exilé en 1977, a réintégré la fonction publique française et s’est consacré à l’émergence de l’Islam de France en tant qu’un des précurseurs de l’organisation du culte musulman, tout en rêvant de reprendre le flambeau du Président Cheikh, dans la dynamique de la marche du monde actuel.
Les errances de son aîné le Président Ahmed Abdallah (« qui eu la chance de mourir dans un sursaut d’honneur face aux mercenaires »), l’échec de son ancien compagnon de route, le Président Mohamed Taki Abdoulkarim (paix à leurs âmes), l’avidité et l’incompétence de la génération de ceux qu’il appelait « les marocains » (parce que formés pour la plupart au Maroc et non par manque d’égard envers le grand royaume chérifien), l’ont fait déchanter.
Les épreuves de la vie et la maladie s’installant ont fini par convaincre Mze Mohamed Zeina qu’il ne lui restait plus qu’à condamner moralement l’incurie des « marocains » et à transmettre quelques leçons d’une vie à ceux et celles qui étaient disposés; en laissant à Dieu et aux âmes nobles qui survivraient, le soin de faire advenir le meilleur pour leur beau pays « orphelin de leaders ».
Un de ces derniers baobabs de ce bout d’Afrique afro-arabe que sont les Comores; certes, le Mze n’était pas parfait mais il était o combien riche en humanité.
Ce Vieux lion du Hamahamet et fils de bonne famille de Mbeni, était assurément de la classe des Hommes, « Premiers des Comores », de la classe des [next] très honorables.
Dans l’Hexagone, au service de Islam de France, il a apporté sa pierre à une meilleure prise en compte des droits humains/religieux de ses coreligionnaires, dans le respect d’une laïcité non discriminante.
Aux côtés de Mze Mohamed Zeina, tout comme trop brièvement aux côtés de Mze Msouri Abdallah Bon Hamadi Al Ghailani (mon beau-père, Allah yarhamhu), nous avons tâché d’enrichir notre prorpre héritage familial du sens de l’honneur et de la dignité dans la Cité.
A ses enfants, Foutoum, Faysal, Faracha/Doudou, Asnad, Namir, à leurs autres frères et sœurs, à leurs mères; à Siradji et aux autres oncles, à sa nièce mon épouse Sitty Kalathoumi, à son frère Ahmed Msouri, à l’ensemble des proches et aux gens de bien, nous partageons avec vous nos condoléances les plus attristées.
إنّا لله و إنّا إليه راجعون.
الله يرحمه
Quelques traits bibliographiques sur l’homme : Al-Hadj Mohamed Zeina
- Ancien Président de la Coordination nationale des musulmans de France
- Attaché Principal du Ministère de l’intérieur à la retraite
- Ancien Député des Comores sous l’autonomie interne de 1968 à 1975
- Chevalier de la légion d’honneur, décoré par le Président Mitterrand
- Chevalier de l’ordre national du mérite
- Président du Rassemblement pour le Changement aux Comores
Par Amine Chaehoi
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