Quatorze dossiers ont déjà été déposés auprès de la Haute Cour constitutionnelle pour l’élection prévue le 7 novembre. Le président m...
Quatorze dossiers ont déjà été déposés auprès de la Haute Cour constitutionnelle pour l’élection prévue le 7 novembre.
Le président malgache, Hery Rajaonarimampianina, a mis fin au suspense, vendredi 17 août, en annonçant qu’il allait briguer un deuxième mandat à la présidentielle de novembre. « C’est pour protéger les acquis des actions déjà accomplies que j’ai décidé aujourd’hui de me porter candidat à l’élection présidentielle », a-t-il annoncé devant la presse dans un hôtel d’Antananarivo. Des partisans du chef de l’Etat ont tiré quelques feux d’artifice et pétards pour saluer la nouvelle.
« C’est ici même, il y a cinq ans, que je me suis engagé avec vous et qu’aujourd’hui je m’engage à nouveau avec vous », a-t-il dit. « Je suis persuadé de faire plus que ce que j’ai déjà accompli pour vous », a ajouté le président âgé de 59 ans, qui avait entretenu le doute sur sa candidature pendant plusieurs semaines.
Madagascar, grande île pauvre située dans l’océan Indien, est secouée depuis fin avril par une crise ouverte entre le chef de l’Etat et l’opposition, dirigée par les deux anciens présidents et ennemis Andry Rajoelina (2009-2014) et Marc Ravalomanana (2002-2009). Les deux hommes ont déjà annoncé qu’ils seraient candidats.
Pendant deux mois, l’opposition est descendue dans la rue pour dénoncer, selon elle, une tentative de muselage de la part du président Rajaonarimampianina à l’approche des élections. Des manifestants ont occupé l’emblématique place du 13-Mai, à Antananarivo, pour exiger sa démission. Au premier jour des manifestations, le 21 avril, deux partisans de l’opposition avaient été tués. La situation s’est apaisée avec la nomination en juin d’un premier ministre [next]de consensus, Christian Ntsay, et l’entrée de l’opposition dans le gouvernement.
Date limite le 21 août
Pendant son discours vendredi, le dossier de candidature du président a été déposé à la Haute Cour constitutionnelle (HCC), portant à quatorze le nombre de candidats officiellement déclarés. Andry Rajoelina, mais aussi deux anciens premiers ministres, Jean Omer Beriziky et Jean Ravelonarivo, ont déjà déposé leurs dossiers, alors que Marc Ravalomanana devrait le faire dans les prochains jours. La date limite est le 21 août.
« Dans une compétition, quand je participe c’est pour gagner et non pas perdre », avait promis Andry Rajoelina lors de l’annonce de sa candidature, début août. « Je ne suis pas le candidat d’un parti politique, je ne suis pas le candidat d’une plateforme politique, je suis le candidat du peuple malgache », avait encore assuré l’ancien maire d’Antananarivo.
Les dates de la présidentielle annoncées fin juin, le 7 novembre pour le premier tour et le 19 décembre pour le deuxième tour, ne sont toutefois pas conformes à une récente décision de la HCC destinée à sortir le pays de l’impasse politique. La plus haute instance juridique de Madagascar avait décidé d’accélérer le calendrier électoral et exigé que l’élection présidentielle soit organisée d’ici à la fin de la saison sèche, c’est-à-dire septembre-octobre, et non plus fin 2018.
Hery Rajaonarimampianina devrait quant à lui démissionner en septembre, pendant la campagne électorale, et confier l’intérim de la direction du pays à la deuxième personnalité de l’Etat malgache, l’actuel président du Sénat, Riko Rakotovao, issu de son parti.
©LeMonde
COMMENTAIRES