Depuis l’annonce du projet de révision constitutionnelle, des gens malintentionnés cherchent insidieusement à manipuler la population not...
Depuis l’annonce du projet de révision constitutionnelle, des gens malintentionnés cherchent insidieusement à manipuler la population notamment, les citoyens originaires d’Anjouan. Je suis moi-même natif de cette île mais, je tiens à appeler mes compatriotes à plus de retenue dans leur comportement et surtout dans leurs propos dont certains sont susceptibles de nuire gravement à la paix et à la concorde civile.
Il convient de retenir que le Président AZALI comme ses prédécesseurs d’ailleurs, a le droit de proposer une révision de la loi fondamentale. Lors de la dernière révision initiée par l’ex-président Sambi, l’opposition était farouchement contre mais, cela n’a pas empêché les autorités en place d’aller jusqu’où bout de leur manœuvre. Y’a-t-il eu des menaces de sécession ou de meurtre ? NON. Et pourquoi donc aujourd’hui toute cette haine, cette agitation ? Les comoriens en général et les anjouanais en particulier doivent refuser de se faire manipuler par des personnes qui ne sont là que pour préserver leurs intérêts et ceux de leurs familles.
J’ai également constaté avec amertume que des personnes se hasardent à critiquer le projet sans en connaitre vraiment le contenu. Cela est un signe manifeste de mauvaise foi. Les experts nous diront tous que chaque constitution porte une matrice. Elle est établie par rapport à une situation donnée et dans un environnement bien défini. Il faudra donc avouer que la constitution approuvée suite aux accords de Fomboni était particulièrement destinée à régler la crise séparatiste. L’unité de l’archipel ayant été recouvrée ya t-il encore lieu de maintenir certaines dispositions qui portent en elles-mêmes le germe du mal qu’on a voulu guérir ? La réponse est inévitablement NON. Cette constitution a produit ses effets. Reconnaissons tous que dans de nombreux cas, elle a été néfaste voire nocive.
Yini ndé yatrou. Cette phrase résume à elle-seule, la nocivité du système mis en place. Elle constitue inévitablement une entrave à l’Unité nationale et au développement [next] socio-économique. Maintenir la constitution actuelle, c’est condamner définitivement et durablement le pays dans la pauvreté et dans des affrontements inutiles entre le pouvoir insulaire et celui de l’Union.
Anjouan a exercé le pouvoir pendant cinq ans. Pouvez-vous me dire en toute objectivité ce que cela a réellement apporté à l’île ? A part les infrastructures réalisées grâce à l’aide internationale (Hôpital Bambao, stade Hombo) que ce que l’Etat central a fait pendant 5 ans avec ses moyens propres ? Pas grand-chose. En tout cas, les comptes en banque des autorités de l’époque, des courtisans et de leurs familles, n’ont cessé de prendre du volume. La situation du citoyen lamba elle, n’a pas évolué d’un iota. Réclamer à cor et à cri le tour d’Anjouan pour la tournante est une hérésie. La question est : Pour faire quoi ? L’actuel Gouverneur avait juré de faire de l’île, un paradis sur terre avec des nouvelles infrastructures touristiques. Nous les attendons encore. Qu’a-t-il fait depuis 2 années qu’il est à la tête de l’île à part distribuer quelques sacs de ciment à des villages pour des minuscules et dérisoires travaux communautaires ? En tout cas, son action à la tête du pouvoir insulaire est insignifiante, son bilan est à la limite du zéro.
S’agissant du projet de réforme constitutionnelle, je ne peux passer en revu tous les articles de la loi fondamentale actuelle. Par contre, trouvez-vous normal que pour l’élection du Président de la République qui est censé représenter tous les comoriens, l’on puisse organiser une élection partielle dans la seule île où échoit la tournante ? La suppression des postes de Vice-présidents et des commissaires au niveau des gouvernorats ne constitue t-elle pas une avancée considérable dans la réduction des superstructures qui obèrent fortement le budget de l’Etat ?
«Yini ndé yatrou», cette formule nous l’avons tous entendue. C’est l’expression même du régionalisme sauvage et de la négation d’un Etat unitaire. Le mandat renouvelable ne constitue t-il pas une avancée dans la mesure où il oblige le détenteur du poste de Président d’assumer pleinement ses responsabilités et surtout de tenir ses promesses et engagements s’il veut se faire réélire ?
Par ailleurs, le changement fréquent de régimes est nuisible car, il ne permet pas aux autorités en place de garantir la pérennité des programmes qu’elles souhaitent mettre en place au profit de la population. Il peut également faire fuir les éventuels investisseurs qui n’ont aucune garantie que le pouvoir qui viendra, acceptera les conditions qui leur ont déjà été accordées.
Je sais que certains esprits tordus voient le mal partout et préfèrent sans doute un Président qui est juste là pour 5 ans et qui de surcroît, n’a à l’issu de son mandat, aucun compte à rendre à personne. Que ces énergumènes sachent que cela est contraire au principe de [next] redevabilité qui est un des axes principaux de la bonne gouvernance.
En définitive, le projet de révision est soumis à référendum. Libre pour chaque citoyen de se prononcer tout en respectant le choix des autres. Ne vous laissez donc pas entraîner dans des manœuvres partisanes. Ce pays a besoin de paix et de stabilité pour amorcer son véritable développement. Il est donc du devoir des autorités de prendre toutes les mesures nécessaires pour que les fauteurs de troubles soient identifiés, appréhendés et sévèrement sanctionnés. La sécurité des comoriens et l’ordre public n’ont pas de prix.
Au niveau diplomatique, la position comorienne qui allie à la fois la fermeté mais aussi l’ouverture au dialogue avec la France, doit être louée et soutenue. Jamais dans l’histoire post-indépendance de notre pays, un gouvernement n’a autant fait preuve de pragmatisme et d’intransigeance sur l’épineux problème de l’île comorienne de Mayotte. Notre gouvernement refuse malgré les menaces et intimidations de toutes sortes, que des citoyens comoriens soient expulsés de leur territoire. C’est un cas unique dans les annales de l’histoire de notre pays. La position affichée dans la gestion des mineurs abandonnés sur le territoire de Mayotte par la faute de l’administration française, mérite également d’être louée. Enfin, avec la nouvelle constitution, un département ministériel sera spécialement chargé du contentieux mahorais. Tout comorien soucieux de l’unité et de la souveraineté de notre pays dans ses frontières naturelles doit encourager sans réserve de telles initiatives.
La prise en compte de la problématique liée au Genre ne sera t-elle pas une révolution dans les mœurs politiques ? Plus de femmes dans le Gouvernement et dans tous les organes apportera sans nul doute de nouvelles ressources et forces vives longtemps reléguées au second plan. N’est-ce pas là, une innovation qui mérite des louanges ?
Sur le plan économique, l’idée d’un programme pouvant mener les Comores vers l’émergence à l’horizon 2030 est plus que séduisante. Les réalisations déjà effectuées ou en cours de chantier dans les domaines des infrastructures et de l’énergie dans l’ensemble du territoire national, constituent un motif de satisfaction et d’espoir. Hari mdrou kado wana na ndjemaa.
Je ne peux achever cette modeste réflexion sans parler du placement en résidence surveillée de l’ex-président SAMBI. Comme pour le projet référendaire, des petits apprentis sorciers s’évertuent à manipuler les esprits. Plus grave encore, ils appellent les citoyens notamment ceux originaires d’Anjouan à la rébellion ou à la désobéissance civile. Ces comportements [next] sont irresponsables car, ils constituent non seulement une atteinte grave à l’unité du pays mais pourraient être source d’un conflit dont les conséquences seraient sans commune mesure avec les intérêts mesquins que leurs auteurs comptent en tirer. Nous demandons à ces personnes qui sont nettement identifiées d’arrêter la manipulation et l’intoxication car, les comoriens ne sont pas dupes.
Chers compatriotes , vous êtes les premiers à réclamer une Justice impartiale dans ce pays et vous avez entièrement raison car, une meilleure administration de la justice est un signe évident de vitalité de la démocratie dans un pays. Comme vous le savez, tous les citoyens sont égaux devant la loi et le statut d’ex-président de la République de Sambi ne constitue en rien une source d’immunité. Tous les citoyens quelque soit leur statut ou leur rang doivent répondre de leurs actes devant les juridictions.
Une enquête judiciaire est actuellement ouverte et les investigations sont en cours. Quelle que soit la valeur que vous souhaitez accorder au rapport parlementaire établi, il faut reconnaitre que des éléments accablent l’ancien président Sambi. Je vous rappelle encore que je suis comorien originaire d’Anjouan mais, je souhaite ardemment que la lumière soit faite dans cette affaire qui a fait perdre à notre pays d’énorme ressources qui auraient pu aider à son développement.
Les chiffres énoncés quant aux passeports établis ne m’intéressent guère car, une chose est au moins sûre : Des milliards de nos francs ont été détournés et les auteurs quelque soit leur statut passé ou présent, doivent répondre de leurs actes devant la justice. Nous ne pouvons pas éternellement soutenir l’idée d’une impunité absolue et totale surtout, lorsque les délits touchent aux intérêts de toute la population. Un proverbe latin dit : Dura lex sed lex (La loi est dure mais c’est la loi).
Sans vouloir m’immiscer dans l’enquête en cours, je tiens à rappeler un fait qui n’a d’ailleurs jamais été démenti par l’ex-président Sambi et qui, ma foi, résume toute l’opacité dans laquelle, les autorités de l’époque, ont voulu entourer le dossier de la citoyenneté. En droit, on appelle cela un élément constant c'est-à-dire irréfutable, qui ne peut être nié. En effet, il apparaît clairement établi que la loi sur la citoyenneté avait prévu la mise en place d’une commission chargée du suivi, de la surveillance et du contrôle. L’ex-président Sambi qui a promulgué la loi ne pouvait ignorer cette disposition. Malgré tout cela, il a ostensiblement et en toute connaissance de cause, fait le choix de confier la gestion des fonds à son ami BASHAR. La suite vous la connaissez tous. Des centaines de milliards destinés au trésor public comorien ont été gérés dans la plus grande opacité. Cela, l’ex-président ne peut pas le nier. Plus grave encore, il ressort qu’à plusieurs reprises, des collaborateurs ont attiré son attention sur la dangerosité de la décision prise. Sambi n’a jamais voulu tenir compte de leurs observations.
L’on ne peut donc pas parler d’une simple négligence. C’est un coup savamment orchestré pour détourner les fonds. Les auteurs ont agi en toute connaissance de cause et cela renforce du point de vue pénal, leur culpabilité. En conséquence, leur responsabilité pénale est entièrement engagée car, la décision qui a été prise de confier la gestion des fonds à un étranger contrairement aux dispositions de la loi, a favorisé les détournements opérés. Il ya un lien de causalité direct et [next] incontestable entre l’acte posé par l’ex-président Sambi et le préjudice causé au trésor public comorien. Comment un président soucieux de l’avenir de son peuple peut-il prendre une telle décision, faisant fi de toutes les règles élémentaires de la comptabilité publique ? Bref, soit il est inconscient, soit il est incompétent. Dans les deux cas, il ne mérite plus la confiance des comoriens.
Par ailleurs, vu la gravité des faits qui lui sont reprochés, j’ose espérer qu’il lui sera fait application de l’article 33 de notre code pénal qui prévoit des peines complémentaires parmi lesquelles figure la perte de certains droits civils et civiques notamment, le droit d’exercer un mandat électif (inéligibilité).
Oui, je suis comorien et originaire d’Anjouan mais, ma conscience m’interdit de cautionner une telle forfaiture. Je demande donc à mes compatriotes de laisser Sambi ainsi que tous ceux qui ont trempé dans la magouille, se dépatouiller, se défendre seuls. Laissons l’enquête se poursuivre et attendons les résultats. Aucun comorien ne doit prendre de risques inutiles pour défendre des personnes qui ont agi en toute connaissance de cause et pour leurs intérêts propres.
Aux partisans de l’ex-président Sambi, je leur rappelle ce proverbe anjouanais qui dit en substance ceci : «Mountrou kavendze mperé ata yamdoukouwa yi cha ». Traduction : L’amour que vous avez pour une bague ne doit pas vous inciter à la garder jusqu’à vous couper le doigt. Un autre diction nous dit : Alidza nalariyé. Cela veut clairement dire : Il faut que chacun assume ses responsabilités !
Pour mémoire, l’ex-président brésilien LULA qui, nous le savons tous, est adulé par une majorité de son peuple, est aujourd’hui en prison pour avoir commis des actes de corruption. C’est la loi de son pays qui lui a été appliquée et personne n’a eu à redire. C’est la loi et rien que la loi…
Oui, vous pouvez être comorien originaire d’Anjouan et refuser l’immobilisme, la corruption, la gabegie, le mensonge, la manipulation et surtout, aspirer à un avenir meilleur avec une nouvelle constitution.
Pour un avenir meilleur et pour un pays Unis et Prospère, Rejoignez la mouvance du progrès et appelez à voter massivement OUI pour le référendum du 30 Juillet 2018.
NARI VENDZE YI COMORES
Par Ibrahim Ali Mohamed
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