Le refus du Gouverneur de Ngazidja de nommer les membres des démembrements de la CNIE à l’échelle insulaire, la saisine de la Cour Suprême ...
Le refus du Gouverneur de Ngazidja de nommer les membres des démembrements de la CNIE à l’échelle insulaire, la saisine de la Cour Suprême par le citoyen Akram pour contester très justement la légalité du processus d’organisation du référendum le 30 juillet alors que les délais de renouvellement de la CNIE n’a pas été respecté, constituent sans doute la raison de l’incendie des locaux de cette instance devenue gênante pour le gouvernement, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi dernier.
Il est est fort probable que le gouvernement a décidé d’appliquer une fois de plus la stratégie du pompier pyromane. Nous assistons en effet depuis quelques temps au montage de coups et opérations machiavéliques ayant pour but de justifier la prise d’actes illégaux au regard du Droit comorien en établissant artificiellement une situation d’un état d’urgence prétexte.
Après avoir bloqué le renouvellement des membres de la Cour Constitutionnelle, pour la rendre inopérante et justifier ainsi sa suspension et le transfert de ses compétences à la Cour Suprême parfaitement maîtrisée par Beit Salam ( rappelons que contrairement à la Cour Constitutionnelle, les membres de la Cour Suprême sont tous désignés par le seul Président !).
Après avoir diligenté, en souterrain, le comportement du président Teser pour rendre l’Assemblée nationale inopérante et pouvoir ainsi utiliser l’article 12 de la constitution sans avoir à s’inquiéter de l’utilisation du même article par les députés pour contester un état d’urgence abusif.
Après avoir muselé la presse par toute forme d’intimidation pour éviter les critiques de certains journalistes qui pouvaient déranger. Après avoir entravé à la libre circulation des membres de l’opposition les empêchant de se rendre à l’extérieur où ils pourraient saisir les organisations internationales sur la dictature en organisation œuvre.
Après avoir maîtrisé les leaders de l’opposition par différentes formes d’emprisonnement (assignation à distance de Sambi, emprisonnement de Barwane...) et interdit notamment aux anjouanais de se rendre dans leur île d’origine pour les bloquer à Ngazidja (Sambi, Dossar...) afin de réserver l’espace aux seuls partis de la mouvance présidentielle, en cette période de campagne qui s’ouvre;
Voilà qu’on incendie volontairement les locaux de la CNIE, juste quelques jours après que les gouverneurs refusent de nommer les membres des CNIE insulaires et régionaux rendant compromettant l’organisation d’un référendum contesté par beaucoup.
Alors quoi de plus simple que de monter une opération dont l’objectif est de rendre la CNIE inopérante et d’en faire un prétexte pour se passer d’elle en mettant en place dans les jours à venir une instance provisoire à laquelle comme pour le cas Cour Constitutionnelle/Cour Suprême on décidera de transférer « temporairement » les compétences de la CENI, juste le temps du vote référendaire?
Ainsi le refus des gouverneurs de nommer les NENIE insulaires ne saura empêcher la tenue du référendum. Enfin relevons que cet incendie arrive quelques jours seulement après la saisine de la Cour Suprême par un citoyen comorien qui conteste à juste titre l’illégalité d’organiser un vote alors que les délais légaux de mise en place des différents instances de la CENIE sont dépassés.
Alors, cessons de chercher des terroristes venus de on ne sait où, arrêtons de chercher des coupables du côté de l’opposition. Rien de tout cela. Que ceux qui cherchent les vrais coupables de l’incendie des locaux de la CNIE se tourne vers Beit Salam et en direction du ministère de l’intérieur.
Attendons le décret suspendant la mission de la CNIE pour dis fonctionnement et son remplacement par une instance crée sur mesure pour assurer le déroulement frauduleux du référendum. Et si l’idée était de transformer la CPAN en CNIE!
Attendons voir en espérant que je me trompe.
Saïd Idriss