Ahmed Hassane El-Barwane a été maintenu en mandat de dépôt sur décision de justice, mardi 5 juin. Arrêté en marge d'une manifestation l...
Ahmed Hassane El-Barwane a été maintenu en mandat de dépôt sur décision de justice, mardi 5 juin. Arrêté en marge d'une manifestation le vendredi précédent, le secrétaire général du parti Juwa de l'ancien président Sambi avait tout d'abord été mis en garde à vue puis été placé en mandat de dépôt avec six autres personnes, pour trouble à l'ordre public. Interdite par les autorités, la manifestation avait pour but de protester contre la disparition de la cour constitutionnelle et contre le référendum à venir.
C'est dans un tribunal plein à craquer que le procureur a réclamé lors de son réquisitoire des peines allant de la relaxe à un an de prison avec sursis pour Ahmed Hassane El-Barwane. Son maintien en mandat de dépôt, alors même que le parquet ne requiert pas de prison ferme, est une décision purement politique pour son avocat, Me Abdoulbastoi Moudjahidi. « Si le parquet demande une peine sursitaire, en général le juge n'a pas intérêt à garder la personne. S'il la garde ça veut dire qu'il va prononcer une peine ferme », rappelle-t-il.
Pour lui, « c'est de l'acharnement, parce que toutes les personnes qui ont été arrêtées vendredi... on leur a toutes posé la même question : "êtes-vous du parti Juwa ou pas ?" On est entré dans une logique d'affrontement entre le régime en place et l'opposition […] incarnée par Juwa ».
« Les doutes normalement profitent toujours à l'accusé »
En attente du verdict, Me Djamal Eddine Bacar, l'avocat des six autres personnes arrêtées vendredi dernier est, quant à lui, « confiant » à la sortie du tribunal. « On a eu la bonne surprise que le parquet comprenne que parfois, il peut se tromper. Il peut avoir des doutes et les doutes normalement profitent toujours à l'accusé », se réjouit-il. Ses six clients « ont tous bénéficié de la levée de leur mandat de dépôt. Ils vont rentrer aujourd'hui et rejoindre leurs familles ».
Le délibéré prévu ce jeudi est très attendu par la famille du secrétaire général de Juwa, mais aussi par les militants du parti. Avec RFI - Des soutiens d'Ahmed Abdallah Sambi manifestent à Moroni, le 25 mai 2018 (photo d'illustration). © Youssouf Ibrahim / AFP