Les informations récoltées et recoupées font état de « trois candidats potentiels » à l’Université des Comores à quelques heures du scrutin...
Les informations récoltées et recoupées font état de « trois candidats potentiels » à l’Université des Comores à quelques heures du scrutin prévu ce lundi 7 mai sur l’ensemble des sites de l’institution. Ces informations confirment les pronostics populaires entendus ici et là.
A tort ou à raison, il s’agit du Dr Achmet Said, Dr Ouled Ahmed et Dr Said Hassane Said Omar. L’un devrait, sauf miracle, devenir le 4eme président de l’unique université du pays après la démission surprise du Dr Said Bourhane.
Les trois candidats ont des profils communs : ils sont tous des enseignants-chercheurs. Ils ont servi et servent encore l’institution. Ils ont formé des générations de jeunes. Ils connaissent bien les rouages et les pièges de la maison. Ils ont, chacun, un doctorat et lisent couramment le Coran.
Mais incarnent-ils vraiment un idéal cohérent pour sauver une institution à l’agonie ? Car, c’est tout l’enjeu de cette élection : savoir qui, des trois, est en mesure de redonner à l’université ses lettres de noblesses et de défendre au mieux l’autonomie d’une institution noyée par des interférences politiques sans précédent.
Selon nos informations, les Dr Ouled Ahmed et Said Hassane Said Omar seraient proches du pouvoir et que celui-ci veut, contre vents et marrées, porter au moins l’un à la tête de l’établissement. Vrai ou faux ? Il est trop tôt pour le confirmer sachant que les deux enseignants-chercheurs ont brillé, des années durant, par leur intégrité professionnelle.
Mais « le pouvoir », c’est un poison, il a toujours été, souvent, un ascenseur obligé pour les hommes de bien lorsque ceux-ci souhaitent passer des échelons indispensables pour étoffer leurs carrières personnelles. Finiront-ils ainsi par céder à leurs principes et à accepter d’être les candidats du pouvoir à une élection dont l’enjeu est justement de marquer la distance avec le pouvoir ?
Sur les trois candidats, on dit que seul le candidat Dr Achmet Said, actuel doyen de la Faculté des Sciences, a réussi à marquer ses distances dans ce marigot dangereux. Jeune, intègre, il brille et se distingue par sa fermeté et ses positions tranchées. Il est considéré comme «le candidat de l’université », selon ses amis qui voient en lui « la sauveur de l’autonomie » de l’institution.
Le Dr Achmet Said serait populaire dans les rangs des enseignants qui ont une admiration particulière en raison des positions claires sur la défense de l’autonomie administrative et financière de l’université. Des positions sans doute partagées par tous les autres candidats mais qui restent « non négociables », selon les proches du Dr Achmet Said.
L’université, ce haut lieu du savoir et de la contradiction, ne devrait pas être mis sous tutelle au gré d’une poignée de personnes sans conviction ni pitié à son avenir. Reste maintenant au corps enseignant, au personnel IATOS, aux autres membres et aux étudiants de trancher dans leur secret de conscience.
A.S.KEMBA
Journaliste