Nous n’avons pas du sang français sur les mains et pourtant la douce France vient encore une fois, 7 ans après une mesure similaire prise e...
Nous n’avons pas du sang français sur les mains et pourtant la douce France vient encore une fois, 7 ans après une mesure similaire prise en mars 2011, de prendre des mesures radicales à l’encontre de toute la population comorienne, des mesures identiques á celles prises à l’encontre des ressortissants des pays qui encouragent le terrorisme. Cette chère France vient en effet de suspendre toute délivrance de visas à tous les Comoriens.
Le crime commis par les Comores, c’est de refuser d’accueillir l’expulsion dans des conditions inhumaines, contraires au droit français, de ses ressortissants de Mayotte. Les premières victimes de cette mesure, sont les français d’origine comorienne, plusieurs centaines de milliers, qui ne pourront pas voir leurs parents qui sont aux Comores et l’Ambassade de France à Moroni qui va perdre des centaines de millions de francs comoriens récoltés lors des dépôts de demande de visa. Depuis des années, les Comoriens qui veulent aller en France, ne passent pas par les voies légales.
Les Comores, ce petit pays pauvre, ont suffisamment été humiliées par ce grand « pays ami » à travers ses services commandés : un coup d’état fomenté quatre semaines après la proclamation unilatérale de l' indépendance du pays en 1975 en présence des forces françaises qui étaient stationnées , l’assassinat de deux chefs d’état en 1978 et en 1989 à la suite de coups d’état réalisés par le célèbre corsaire de la République française : Bob Denard, la déportation par l’armée française vers l’île de la Réunion en 1995 d’un Président en exercice, l’imposition d’un visa d’entrée à Mayotte par le Premier Ministre Edouard Balladur et l’humiliation suprême : l’appui au mouvement séparatiste anjouanais en 1997 avec cette revendication de rattachement de l’île á la France. Ces images de drapeaux français et des photos de l’ancien président français de l’époque, Jacques Chirac, brandis par la population d'Anjouan ont fait le tour du monde et font toujours la risée du monde. Comme si ces humiliations ne suffisent pas, ce pays a départementalisé, un territoire qui n’est pas le sien en 2011, l' ile de Mayotte.
En juin 2017,le président Français Emmanuel Macron s’était moqué « Du Comorien ». Lors d'une visite au Centre régional de surveillance et de sauvetage atlantique (Cross) d'Etel (Morbihan), le Président français avait déclaré que « le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien ».Cette plaisanterie avait choqué et a démontré devant le monde entier que les milliers de victimes de la traversée clandestine entre les iles d'Anjouan et de Mayotte, n’émeuvent pas le président français.
Et pourtant, les gouvernements français successifs portent une lourde responsabilité dans ces drames à répétition en raison de son entêtement à vouloir arrêter la circulation millénaire entre les iles, des habitants de cet archipel unis par les liens familiaux et culturels forts. « Le Kwassa-Kwassa qui amène du Comorien » est un problème créé par le Gouvernement français.
Ces humiliations continues créent de plus en plus de frustrations qui sont susceptibles de créer des situations incalculables pour un pays comme la France qui abrite plusieurs centaines de milliers de ressortissants issus de ces îles tant honnies. La diplomatie française est-elle consciente des conséquences de ses agissements ?
Un groupe de diplomates français de générations différentes, avait publié une tribune dans le journal le Monde du 22 février 2011, sous le pseudonyme collectif de « Marly » dans laquelle ils ont affirmé que « la politique étrangère française est placée sous le signe de l'improvisation et d'impulsions successives, qui s'expliquent souvent par des considérations de politique intérieure ». C’est bien le cas pour la diplomatie française aux Comores.
Ils ont souhaité dans cette tribune que cette diplomatie française puisse à nouveau s'appuyer sur certaines valeurs (solidarité, démocratie, respect des cultures) bien souvent délaissées au profit d'un coup par coup sans vision. Ce souhait demeure toujours une illusion pour les Comores. Par ComoresDroit