Marseille : le procès d’une rixe mortelle à la cité Félix-Pyat Pendant trois jours, la cour d'assises des Bouches-du-Rhône va se pe...
Marseille : le procès d’une rixe mortelle à la cité Félix-Pyat
Pendant trois jours, la cour d'assises des Bouches-du-Rhône va se pencher sur les raisons de la mort, à coups de couteau, d'un garçon de 22 ans qui vivait à la cité Félix-Pyat (Marseille 3e). |
Scooter volé, insulte ou dette de stupéfiants : les assises en quête d’un mobile
Un mot de travers, une dette de stups ou bien un scooter volé puis accidenté : on peut encore mourir pour rien, ou pour pas grand-chose à Marseille, un soir d’octobre 2014. Minuit, l’heure du crime. Au pied de la cité Félix-Pyat, à Saint-Mauront (3e), les esprits s’échauffent. Parce que l’alcool désinhibe certains. On sait depuis que les affaires criminelles existent qu’il est l’un des facteurs majeurs de passage à l’acte. Que se sont-ils dits ? Y a-t-il eu des "paroles verbales" qui ont dérapé, comme on dirait à Marseille, avec un soupçon d’humour et de pléonasme conjugués ? Ce que l’on sait, c’est que la scène se fige dans le sang, que des badauds accourent, le 20 octobre 2014.
Au sol, un garçon de 22 ans, Abouroihime Said, natif de Mayotte, grièvement blessé à l’abdomen. "Il avait les intestins dehors", confieront plusieurs témoins. Moins de deux heures plus tard, à l’hôpital Nord, il succombera à ses blessures. Parce que la mère et la sœur de la victime ne se résolvent pas au silence, les investigations ont conduit à Ayouba Fayadhu, 22 ans lui aussi, natif de Mayotte lui aussi et demeurant dans la même cité.
Un procès de trois jours
La victime et l’auteur se connaissent. Pour le mobile, on tâtonne. On exploite le filon de ce scooter volé l’après-midi des faits, puis retrouvé accidenté. Mais aussi l’achat par la victime de deux plaquettes de shit de 100 g à Ayouba un mois plus tôt, sans en payer la totalité. Et si c’était tout simplement, le mot "Trou du cul !" prêté à la victime, à l’adresse d’Ayouba, qui aurait accouché du pire ? Pour Me Emmanuel Molina, l’avocat de l’accusé, il y a "un drame à juger dans le même esprit de responsabilité et de vérité que celui qui a conduit ce très jeune homme à se livrer à la justice, avant d’être poignardé dans l’enceinte des Baumettes".
Le procès dure trois jours. Résonnent encore les phrases ressassées en mahorais par les témoins : "Pitié, pauvre dame, on lui a tué son fils !".
Par Denis Trossero ©laprovence.com
Par Denis Trossero ©laprovence.com