Tous les barrages de Mayotte érigés depuis début mars ont été levés ce lundi par la préfecture de l'île. Mais pour l'un des princip...
Tous les barrages de Mayotte érigés depuis début mars ont été levés ce lundi par la préfecture de l'île. Mais pour l'un des principaux acteurs du mouvement, le syndicat Snuipp-Mayotte, la confiance dans le gouvernement n'est "pas encore retrouvée".
La préfecture de Mayotte a levé ce lundi l'ensemble des barricades érigées depuis début mars dans l'ile, avec le déblocage de deux derniers barrages au sud, a-t-elle indiqué dans un communiqué, après avoir déjà levé vendredi le barrage bloquant le port principal de Mayotte.
Pas "d'usage de la force"
Les deux derniers axes bloqués, à Tsararano et à Chirongui (sud de l'île), ont été libérés ce lundi matin. Cette action a nécessité le déploiement de 150 gendarmes mobiles et de blindés répartis sur les deux sites, a déclaré la gendarmerie de Mayotte.
"Cette opération (...) s'est déroulée sans usage de la force", s'est félicitée la préfecture. "Cette action s'inscrit dans la suite de la levée du barrage de Longoni et dans le rétablissement des conditions de circulation nécessaires à la reprise des activités sur l'île."
Reprise des transports scolaires mardi
Le 2 avril, une majorité de syndicats avait appelé à la levée des barrages mais certains manifestants avaient refusé de quitter les barricades, déclarant attendre que la crise diplomatique entre la France et les Comores soit résolue. Depuis trois semaines, l'Union des Comores refoule aux frontières ses propres ressortissants expulsés de Mayotte.
Les transporteurs scolaires, en droit de retrait fin janvier puis bloqués en raison des barrages routiers, ont annoncé reprendre le travail dès mardi, a indiqué un de ses porte-parole, Mikidadi Moussa. Il a déclaré que les chauffeurs restaient toutefois "très attentifs" car certaines de leurs revendications, telles que la création d'une police des transports et le suivi des élèves "sensibles" (ayant déjà commis des faits de délinquance), n'ont pas été satisfaites.
La confiance "pas encore retrouvée"
L'intersyndicale et le collectif à l'origine du mouvement de lutte contre l'insécurité ont déclaré poursuivre la grève et décideront prochainement d'autres modes d'action.
Le nouveau préfet, Dominique Sorain, et la délégation interministérielle mise en place pour renforcer les services de l'Etat sur place se sont engagés à définir avec les acteurs locaux "le plan pour l'avenir de Mayotte" qui sera présenté fin avril à l'exécutif.
Dimanche, des dissensions se sont fait jour au sein des leaders du mouvement social. L'un des principaux acteurs du mouvement, le syndicat Snuipp-Mayotte a indiqué dans un communiqué avoir été exclu de l'intersyndicale et du collectif, estimant "payer" sa position de maintien des barrages, alors qu'une majorité de syndicats a appelé à les lever. Pour le Snuipp-Mayotte, "la confiance avec le gouvernement n'est pas encore retrouvée".
M. F. avec AFP