Trois événements concomitants qui semblent indépendants mais dont le lien est facile à trouver : 1. Le 11 avril, visite d'une délég...
Trois événements concomitants qui semblent indépendants mais dont le lien est facile à trouver :
1. Le 11 avril, visite d'une délégation gouvernementale française à Moroni, à propos de la situation à Mayotte,
2. Le 12 avril le président Azali abroge la cour constitutionnelle et attribue ses compétences à la cour suprême
3. Le 13 avril, un bateau de la compagnie Maria Galantha déverse une centaine de refoulés Anjouanais au port de Mutsamudu complètement quadrillé et contrôlé par les forces de l'ordre, au mépris de l'arrêté et des engagements d'Azali et de son gouvernement. Alors pourquoi tout cela ?
Comme on l'a déjà dit, Azali « se fout » éperdument de Mayotte et des Anjouanais ; ce qui lui importait c'était tout simplement de monnayer son maintien au pouvoir : il ferme les yeux sur la question des réfugiés et la France le laisse faire son tripatouillage institutionnel. Et comme un cheval fou, Azali se lance dans ce qui est un coup d'État pur et simple.
1- Le président a-t-il le droit d'abroger la cour constitutionnelle ?
« La cour constitutionnelle est le juge de la constitutionnalité des lois de l'union et des îles » Qui va juger de la constitutionnalité de l'abrogation de la cour ? On tue le juge et on dit qu'il ne peut pas juger. L'argument avancé est le soi-disantnombre insuffisant des juges : 3 sur 8 ; pourquoi ne le complète-t-on pas alors que sa composition ne souffre pas d’ambiguïté.
2- L'indépendance de la cour constitutionnelle
Le problème vient de cette capacité de la cour à être indépendante : sa composition n'est pas le fait du prince, mais émane de toutes les autorités au niveau de l'Union et des îles : « le président de l'Union, les vice-présidents de l'union, le président de l'Assemblée de l’Union, ainsi que les chefs des exécutifs nomment chacun un membre de la cour constitutionnelle. »
« Les membres de la cour sont inamovibles » de plus « Une disposition déclarée inconstitutionnelle est nulle et ne peut être appliquée, Les décisions de la cour constitutionnelle ne sont susceptibles d'aucun recours »
Voilà donc un frein qu’Azali devait absolument enlever pour réaliser sa forfaiture. Pour cela, il fait un tour de magie pour faire apparaître la cour suprême.
3- La cour suprême contrôlée par le pouvoir
«Les membres de la cour suprême sont nommés par décret du président de l'Union pris en conseil du gouvernement de l'Union, sur avis conforme du Conseil Supérieur de la Magistrature.»
Où est l'impartialité ? Où est l'indépendance de cette juridiction ? Autant demander à Azali de se faire élire par sa famille.
En bref Azali réalise tout simplement un coup d'État institutionnel pour rester au pouvoir ad vitam æternam.
Questions :
Les citoyens le permettront-ils ?
Les îles autonomes et leur peuple accepteront-elles cette confiscation du pouvoir et de leur destin ?
L'UA acceptera t-elle qu'un chef d'État en place manipule la constitution pour se maintenir au pouvoir ? Dans ce cas-là à quoi sert-elle ?
La France donnera t-elle un feu vert permanent à une opération de déstabilisation majeure qui ne manquera pas d'impacter Mayotte mais également ses relations futures avec les Comores ?
Non à la forfaiture en cours d'Azali pour se maintenir au pouvoir !
Azali est un problème pour l'Union des Comores : il est temps qu'il quitte le pouvoir.
Vive l’Union des États des Comores et la souveraineté reconnue à chaque île !
La voix des Anjouanais en colère,
Anli Yachourtu JAFFAR