Penser développer notre pays passe par la réinstauration de la confiance du peuple envers l'État. Avoir l'adhésion du peuple dans l...
Penser développer notre pays passe par la réinstauration de la confiance du peuple envers l'État. Avoir l'adhésion du peuple dans la phase de changement que les Assises Nationales ont amorcé passe par l'établissement de la vérité sur la disparition du don des 5 milliards qu'on a reçu de l'Arabie Saoudite pour financer le Projet Phare de Sambi sur l'habitation digne pour tous.
En janvier 2012, j'ai eu l'occasion de recevoir dans ma demeure de Bandracouni des émissaires du Royaume Saoudien en tant que Challenger de Sambi aux présidentielles de 2006. J'ai été témoin de leur désolation quand ils cherchaient en vain les traces de leur présence dans le bonheur de la population de mon village.
Un bonheur auquel ils espéraient participer au nom de notre religion, l'Islam, qui incite aux musulmans qui ont certaines ressources d'en partager avec ceux qui n'en ont pas. Je parle d'un prétendu bonheur de la part de mes frères et sœurs villageois, de nos enfants, parce que pour certains, ils sont censés être heureux avec ces conditions là.
Étant natif d'une des régions les plus pauvres de l'archipel, je crois avoir le droit de réclamer qu'on tienne sa parole quand on vend notre pauvreté à l'étranger pour avoir des aides au développement. Je demande à l'État, dans son rôle de garant de l'intérêt général, de saisir l'institution judiciaire afin qu'on rende justice à toute cette population qu'on a privé de l'humanité saoudienne.
Le détournement de fonds publics est un cancer pour le développement de notre pays. Ayons le courage d'unir toute notre énergie contre cette abomination, tout comme la corruption et l'injustice sociale, afin de construire un pays plus apte à répondre aux besoins de sa population.
J'ai une pensée particulière en ces temps de pluies diluviennes pour tous ces foyers, ces familles qui auraient pu avoir une demeure plus confortable, et de leur dire que c'est l'espoir qui fait vivre un pays. Malgré ces trahisons, je vous demande de faire vivre ce pays. De le faire respirer. Puisque si vous vous laissez emporter par le désespoir ce pays sombrera indéfiniment dans le chaos. Ayons foi en notre force, en nos rêves et construisons ensemble ce pays.
HALIDI ABDERMANE IBRAHIM
Ancien premier ministre