Depuis le mois de février, une crise sociale secoue Mayotte dont l'origine est l'affrontement, du 19 février 2018, entre deux bande...
Depuis le mois de février, une crise sociale secoue Mayotte dont l'origine est l'affrontement, du 19 février 2018, entre deux bandes rivales, au lycée de kahani. Avec la montée de l'insécurité, les Mahorais manifestent et réclament, d'une part, un plan Développement et d'autres part, ils attribuent l'insécurité aux "immigrants comoriens" en provenance des Iles sœurs.
Cette crise a permis le Gouvernement comorien de "tirer profit de la situation", par une Note Circulaire, en date de 21 mars 2018, en interdisant pour des raisons de "Sécurité et Sûreté" tout accueil, réception, de toute personne en provenance de l’île de Mayotte, considérée comme étant en situation irrégulière sur cette Île.
D'où notre interrogation sur la portée de cette Note Circulaire, motivée pour la "sécurité et la sûreté" du pays. Est-ce une mesure de rapport de force, démontrant à la France que les comoriens des autres îles sont chez eux à Mayotte? Si, c'est le cas, pourquoi la Note est motivée pour la sécurité et sûreté?
Le 27 mars 2018, sur une Question de Gouvernement au Sénat. "Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a affirmé, ce mardi 27 mars, que son homologue comorien avait rouvert « la possibilité de renvoyer un certain nombre » d’immigrants illégaux de Mayotte vers les Comores, alors que les tensions sont vives actuellement entre Paris et Moroni sur la question migratoire.
Le 28 mars 2018: Question de Gouvernement à l'Assemblée Nationale, le Premier ministre Édouard Philippe répond au Parlementaire de Mayotte:
"....Dernier mot, ce n'est pas un mot facile à entendre, et, qui est indispensable, nous ne ne réglerons pas durablement la situation de Mayotte sans travailler, sans discuter, et sans convenir un certain nombre des choses avec las Comores. Il faut une discussion ferme et confiante avec les Comores si on veut trouver les éléments d'une solution durable à Mayotte.
Je sais que ses propos ne sont pas toujours acceptés à Mayotte mais je les pense profondément, il n'y a pas une solution autrement que dans une grande résolution de l'Etat dans la méthode que j'ai proposé et dans une relation ferme et confiante avec les Comores".
Le 29 mars 2018, le Ministre de l'intérieur de l'Union des Comores dément la promesse donnée au Ministre de l'intérieur de la France.
Il rajoute : " Tant qu’il n’y aura pas un dialogue franc entre les gouvernements comorien et français concernant la question de l’occupation illégale de la France d’une partie du territoire comorien, la mesure restera telle et ce, jusqu’à nouvel ordre", Mohamed Daoud, ministre de l'Intérieur.
Pendant ce temps, des citoyens comoriens, considérés en situation irrégulière à Mayotte, sont en "rétention". La crise sociale de Mayotte menace la "sécurité et la sûreté" des autres Iles indépendantes, nous dit-on. Elle est devenue une gage de Résolution du confit et Contentieux de la France et Comores. Elle est devenue une cause nationale dont certains se justifient de cesser toute manifestation contre les errements du régime pour être derrière celui-ci.
Y-a-t-il une sacrifice de nos concitoyens ou le désespoir et la résignation de nos concitoyens à une quête de survie et de bien-être? Et comment décode-t-on la Réponse d'Édouard Philippe sur la situation de Mayotte?
Par Mohamed Hadji