On attendait beaucoup du discours du chef de l’État à l'occasion de la clôture des assises, car on croyait à un avant et un après assis...
On attendait beaucoup du discours du chef de l’État à l'occasion de la clôture des assises, car on croyait à un avant et un après assises, mais finalement l'affaire est finie en queue de poisson.
Deux discours, en Français et en comorien pour ne rien dire de consistant quant à l'avenir du rapport issu des assises tant vanté par son caractère made in Comoros. Beaucoup de contradictions, parfois de mensonges et de moqueries envers l'opposition. Deux discours sans hauteur ni densité à la mesure de l’évènement. C'est ainsi qu'on ont été clôturées les assises "nationales" au stade de Moroni ce lundi 12 février.
On sentait le malaise de l'assistance qui applaudissait à peine l'Imam.
Les experts, les partisans et les opportunistes du moment attendaient des annonces, une feuille de route ou encore une orientation. Rien de tout cela. Le président s'est contenté de dire "si l'intérêt et l'Unité du pays l'exigent, la réforme se fera". Justement, le président et sa cohorte savent pertinemment que c'est la réforme tel qu'elle est recommandée qui va diviser le pays, saper son unité et sa cohésion. Du coup un bébé qui semble mort-né.
M. Azali s'est aussi contenté d'annoncer qu'à partir de demain[une formule comorienne d'imprécision] nous devons aller convaincre les Comoriens pour la mise en oeuvre du rapport. Or, le président sait très bien que les Comoriens attendent maintenant voir leurs conditions de vie améliorées. Et pour y parvenir pas besoin de réforme constitutionnelle, il suffit de mettre en oeuvre les recommandations formulées en matière économique, sociale, culturelle....Et c'est la difficulté de ce pouvoir qui a promis l'émergence, mais qui va bientôt passer le cap des deux années sans rien prouver sur sa capacité d'y arriver.
Au passage il a promis aux experts qu'ils seront maintenant acteurs. C'est à dire qu'on va signer quelques décrets pour certains d'entre eux en guise de récompense. Voilà et c'est tout.
Quoi qu'il en soit, l'opposition doit être vigilante et se mettre en état de marche pour surveiller les faits et gestes du colonel-président et imam autoproclamé. Car contrairement à 2002, il ne devrait pas être question de boycott si le régime tentait d'engager une réforme qui risque de compromettre l'unité du pays. Il faudra laisser au peuple comorien cette occasion en or de donner au leader de la CRC une énième leçon électorale. Par Ali Mmadi