On se rappelle de Chirac avec son Afrique incapable de démocratie, suivi par Sarkosy avec son Afrique pas encore rentré dans l’histoire. Et...
On se rappelle de Chirac avec son Afrique incapable de démocratie, suivi par Sarkosy avec son Afrique pas encore rentré dans l’histoire. Et la meilleure pour le dirigeant le plus puissant du monde occidental : Trump, avec bien sûr l’empreinte de la grossièreté qui le caractérise.
Et l’opinion africaine s’indigne et exige des excuses. Et des occidentaux dénoncent des propos inqualifiables.
Pour les dirigeants des pays africains, il serait peut-être temps de s’interroger sur ce mépris arrogant ? Car au-delà des orientations politiques des uns et des autres, il n’en reste pas moins qu’une lourde part de responsabilité leur revient. Quelque part ils méritent ces humiliations. L’Afrique semble en adoration de l’occident, en premier lieu les dirigeants des anciennes colonies françaises qui semblent incapables de rompre les relations de dominations qui les lient à la France. Ces pays les mieux dotés en ressources naturelles mais les plus pauvres du monde. Ces pays qui dépendent encore en tout de la France : sécurité, monnaie, économie, diplomatie, etc.
Je prends l’exemple de mon pays. La France annexe toute une île comorienne. Et en dehors de la courte période d’Ali Soilihi, tous les gouvernants qui ont suivi chantent les louanges d’une France, principale amie des Comores, etc. etc. Cela dépasse le sens commun ! Cela ne se voit nulle part au monde !
Des mercenaires français ont régné, pendant plus de douze ans, commettant d’innombrables crimes odieux. Et me revient l’image de ces jeunes Comoriens torturés jusqu’à la mort, cadavres mutilés dans des sacs en plastique jetés dans la rue devant une foule hébétée. Aux yeux du monde notre pays était celui de Bob Denard et des multiples coups d’Etat.
La France impose un visa qui empêche les Comoriens de se déplacer librement dans leur pays, le visa Balladur qui se trouve à l’origine de la mort de plusieurs dizaines de milliers de morts.
Rien n’y fait. La niaiserie ou la cupidité ou l’irresponsabilité semble ne plus avoir de limite.
Depuis Ahmed Abdallah jusqu’à Azali, les présidents comoriens continuent à considérer comme hasardeux de s’opposer à la France, ils taxent d’extrémisme irresponsable toute velléité de résistance active. Ils continuent à ramper devant la France qui en profite pour mettre en œuvre sa stratégie d’annexion de Maore.
Pourquoi la France ne serait-elle pas méprisante envers les Comores ? Rappelons-nous un ambassadeur français déclarant à la télévision comorienne que nous n’étions pas un pays. Rappelons-nous, un ambassadeur français mettant à genoux tout un gouvernement pour un visa. Plus près de nous, l’ancien ambassadeur français, déclarant dans une conférence de presse dans le pays que « Mayotte est française et le restera à jamais ». Des provocations grossières parmi tant d’autres, des couleuvres avalées par les présidents comoriens sans sourciller.
Avec les moyens de communication d’aujourd’hui, chacun sait que les relations entre les pays sont malheureusement des relations de lutte, du chantage, des sanctions, etc. Et les dirigeants comoriens croient qu’il faut ramper pour amener la France à négocier sur le fond. Ils ont abandonné nos seuls moyens de pression : l’isolement de Maore dans la région, le débat à l’AG de l’ONU. L’ambassadeur de France aux Comores fait figure de Gouverneur français de l’époque coloniale, toujours au premier rang, opérant des tournées dans les villages, distribuant des subsides, etc. Ils s’embourbent dans des institutions bilatérales qui inévitablement font primer les intérêts du plus fort.
Le cas comorien n’est hélas pas le seul en Afrique. Honte donc aux présidents africains qui permettent ces humiliations, qui sont incapables de réagir face à la mise en esclavage de leurs concitoyens, qui sont à l’origine des vagues migratoires de la misère.
Puissent les peuples se débarrasser de ces prédateurs de nos pays.
Idriss (13/01/2018)