La Cour des comptes s’alarme de la paralysie d’une infrastructure vitale pour l’île. Blocages à répétition, contentieux multiples entre...
La Cour des comptes s’alarme de la paralysie d’une infrastructure vitale pour l’île.
Blocages à répétition, contentieux multiples entre le département de Mayotte, qui a récupéré la gestion du port de commerce de Longoni dans le cadre de la décentralisation, et la société privée Mayotte Channel Gateway (MCG), à laquelle il a attribué une délégation de service public en 2013… Mayotte vit à la merci des conflits qui paralysent l’activité de cette infrastructure névralgique.
Dans un référé publié fin décembre 2017, la Cour des comptes s’alarme de cette situation. Entre 2014 et 2017, note-t-elle, pas moins de trente et un contentieux ont émaillé le fonctionnement du port. Il en résulte une détérioration des infrastructures portuaires et, malgré les alertes répétées, « le département n’a entrepris ni investissements ni études préalables pour l’entretien et la mise aux normes des équipements », constatent les magistrats financiers. L’enjeu pour ce département d’une population estimée à 256 000 habitants est pourtant vital. L’économie de l’île est entièrement dépendante ou presque du fret maritime et, donc, de l’activité portuaire.
D’importants investissements réalisés
Lorsque le département lui a concédé une délégation de service public pour une durée de quinze ans, MCG se faisait fort de faire du port de Longoni « un hub européen de référence dans le canal du Mozambique » en moins de cinq ans. D’importants investissements avaient auparavant été réalisés. Un second quai à conteneurs a été mis en service en 2010 pour un coût de 62 millions d’euros financé par l’Etat et la collectivité territoriale. Le développement de la desserte portuaire, pour un montant de 24 millions d’euros, est également cofinancé aux trois quarts par les fonds européens et le contrat de plan Etat-région.
LE MONDE | Par Patrick Roger - Lire la suite sur Lemonde.fr