L'arrivée d'Emmanuel Macron au palais de l'Élysée laisse augurer un tournant dans l'histoire des relations diplomatiques fr...
L'arrivée d'Emmanuel Macron au palais de l'Élysée laisse augurer un tournant dans l'histoire des relations diplomatiques franco-comoriennes.
Le jeune président français a le mérite de la clarté. Durant sa campagne il avait émis le souhait d'ouvrir une nouvelle page de coopération entre les deux pays.
D'une part, renforcer le dispositif sécuritaire de lutte contre les migrations humaines incontrôlées dans l'archipel, et de l'autre augmenter de matière substantielle l'aide publique au développement de la France à destination des Comores. Quelques mois après sa prise de fonctions, Macron tient sa promesse.
Lors d'une rencontre entre le ministre des affaires étrangères de l'Union des Comores El Amine Soeuf et son homologue français Jean-Yves Le Drian, une feuille de route prometteuse a été mis en place, avec pour principal objectif mettre un terme aux drames des nombreuses pertes en vies humaines dans le bras de mer séparant les côtes anjouanaises et Mahoraises.
Mais cette bonne nouvelle fut suivie par une levée de boucliers sur l'île de Mayotte. Le chef de file de la contestation n'est autre que le vieux taulier de la politique locale le député de Droite Mansour Kamardine.
Cette posture , qui n'est pas dépourvue de petits calculs politiciens, vise à mettre en difficulté la gauche mahoraise à la veille des élections sénatoriales.
Pour certains politiciens, toutes les rumeurs sont bonnes à prendre tant qu'elles jettent le discrédit sur le rapprochement diplomatique franco-comorien.
La France échange Mayotte contre le pétrole comorien. Le visa Balladur sera aboli et tout Comorien pourra se rendre comme il veut à Mayotte. Toutes ces rumeurs infondées ont pour but de torpiller la feuille de route et les négociations.
Mais cette attitude dévoile en filigrane l'insécurité statutaire dans laquelle se trouve Mayotte. Malgré les beaux discours de façade des politiciens sur l'ancrage définitif de Mayotte dans la République Française, on découvre une classe politique apeurée et aux abois, qui ne maîtrise plus son destin et qui doit se contenter d'attendre pour savoir à quelle sauce, elle va être mangée par Paris et Moroni.
Pourtant à aucun moment les pourparlers n'ont abordé le statut de Mayotte. La partie comorienne a fait montre de beaucoup de souplesse en acceptant la collaboration sécuritaire bilatérale pour stopper le flux migratoire incontrôlé vers Mayotte.
Au lieu de se réjouir du pragmatisme affiché côté comorien, les caciques de la politique mahoraise, préfèrent jouer avec les peurs des habitants en évoquant la rétrocession de l'île à L'Union Des Comores et en rappelant les injustices que l'île a subi... durant les années 50.
Cela en dit long sur l'insécurité juridique de Mayotte et les doutes qui planent toujours sur son avenir, 42 ans après la séparation avec le reste de l'Archipel. ©Comores Développement