''Autocritique": Journaliste, une espèce en danger aux Comores
Si nous étions des arbres ou des animaux , on aurait pu comprendre ce silence assourdissant de notre part face à cette liquidation rampante du métier de journaliste.
Face à un bulldozer, on pourrait comprendre le silence de toute une forêt, impuissante, face à une telle force destructrice. Mais face à un pouvoir public qui se croit tout permis, on a du mal à comprendre ce silence, je dirais même cette complaisance, de notre part, nous journalistes comoriens, des organisations professionnelles et organes de régulation, composés d'hommes et de femmes intelligents et même courageux.
Le journaliste comorien est bel et bien une espèce ( fouineuse ou perroquet) en danger. Et les actes liberticides qui s’ accumulent chaque jour un peu plus ne font que confirmer ce terrible constat. C'est le jour où on aura fermé tous les kiosques, stations radio et télé, et interdit toute distribution de tracts ou signature de pétitions, qu'on voudra réagir de toutes nos forces?
Car se complaire de traiter dans nos médias ces violations répétitives de nos libertés les plus élémentaires comme l'on traite des simples faits divers est tout simplement suicidaire, et ne nous honore pas. Il faut un réveil collectif pour que ces fermetures sauvages de stations radio ou télé cessent et que cessent les intimidations des journalistes . Et avec fermeté, mettre le holà à ces pratiques moyenâgeuses mises en pratique par des personnes qui se croient omniscientes et très en avance que tout le monde.
C'est quand toutes les radios se seront tues...et que toutes les rotatives se seront arrêtées que nos dictateurs en herbe vont se rendre compte qu'en fait notre République et sa presse ne pourront que gravir ensemble les sommets ou bien elles iront ensemble à leur perte.
Ce sera trop tard pour nous journalistes et toutes personnes éprises de justice, car en ce moment, même la liberté d' ouvrir la bouche sera un luxe... :'
Kamardine Soulé
HabarizaComores.com (Habari Za Comores)| أخبار من جزر القمر
