À vous, mes sœurs et mes frères comoriens, à vous, qui êtes submergés de dépit et de colère contre les agissements de nos autorités, a vous...
À vous, mes sœurs et mes frères comoriens, à vous, qui êtes submergés de dépit et de colère contre les agissements de nos autorités, a vous, qui ne voulez pas comprendre.
Sachez que si la misère nous pousse à braver la mer vers la cimetière marine à l'entrée de Mayotte, nulle personne de chez-nous n'est prête à assassiner son prochain pour un bout de pain quand bien même l'indigence et la disette la mordent jusqu'à la moelle, et ça c'est un bienfait de la providence; Combien de crimes et d'agressions enregistrés à Mayotte et ailleurs chaque jour?
Je plains mes confrères maorais qui baignent dans un faux faste en s'éloignant progressivement de l'Islam. Aujourd'hui, maintes personnes s'accrochent théoriquement aux valeurs de fraternité, de solidarité, et de patriotisme, mais beaucoup d'entre eux auraient préféré leur liberté individuelle le plus souvent incompatible à la liberté collective, ce qui les amène à penser que la religion et la foi sont une affaire personnelle, une affaire qui lie exclusivement l'individu au seigneur des mondes, et comme si la communauté n'avait aucune part envers l'individu et vice-versa, dans leur rapport avec Dieu; mais non!
Quand on examine ce qui se passe à Mayotte aujourd'hui avec l'effacement progressif de l'Islam, quand on observe la plupart de nos parents qui rentrent de France en vacances n'ayant conservé de l'Islam qu'un souvenir symbolique, on croirait que l'important est de remplir le ventre et la valise, d'avoir une villa et une voiture, une belle vie ic-bas un point et c'est tout!
Est-ce que ce sont les biens éphémères de ce monde qui nous font oublier notre Islam, celle-là même qui à l'épreuve des temps nous a permis d'être frères et solidaires?
Qu'est-ce que nous serions devenus si avec la misère et l'oppression que nous subissons nous n'avions pas l'Islam pour nous empêcher d'être des loups les uns contre les autres?
Circulons l'Afrique voisine, allons dans les Amériques, et partout ailleurs où la pauvreté et les inégalités sévissent comme chez-nous totalement ou en partie, et comparons le degré d'instabilité et la fréquence des crimes et violences d'avec les nôtres, y a-t-il autre chose qui assure la stabilité que l'Islam pratiquée par l'immense majorité de la population?
Voyons voir les choses un peu plus profondément: - Si plus de 90 pour 100 des hommes qui fréquentent les mosquées ne connaissent pas la pratique correcte de la prière, et ce malgré la présence des ulemas et leur invitation constante à l'endroit des fidèles, qu'adviendrait la paix et la stabilité aux Comores s'il n'y avaient pas ses prédicateurs pour appeler à la patience et à la tolérance? Je ne croyais pas que quitter les Comores et aller en France ou ailleurs pour gagner du pécule était une fierté, je pensais que c'était une contrainte, que le meilleur des voeux seraient qu'on puisse vivre heureux et prospères chez-nous.
Je crains pour toutes ces raisons que Dieu ne nous prive de sa miséricorde! Si chez-nous on ose prendre les imams et religieux comme un objet de risée, parce qu'au-delà des raisons politiques intrinsèques l'Arabie saoudite veut nous sauver de basculer dans la nébuleuse chiite!
Tout compte fait, que gagne le royaume d'Arabie à s'agiter pour les Comores si ce n'est notre propre intérêt? Si nos dirigeants se montrent incapables d'elaborer un projet de planification pour le progrès des Comores, pense-t-on qu'il existe un pays tiers qui peut nous développer?
Si jusqu'aujourd'hui l'apport de l'Arabie saoudite aux Comores est mal apprécié par l'opacité de notre administration et la corruption ce n'est pas une raison de ridiculiser en parlant de dattes et de moutons; d'ailleurs ce qui s'est passé avec le Qatar est une occasion propice pour réaliser que la force et la performance de notre économie doit provenir des capitaux et investissements nationaux, comme l'a compris Ali Soilihi Mtsashiwa quand il s'est engagé auprès de la BID pour prêter des capitaux et en faire une ressource propre. La nature et la taille de notre États ne saurait reposer la santé son économie sur la base d'investissements étrangers; déjà la rupture avec le Qatar ressemble à une situation d'effondrement, rien qu'avec une décision si éclaire qui au fond n'apporterait que du bien aussi longtemps que le comorien pensera s'autosuffir de l'intérieur.
Au fait pourquoi depuis la nuit des temps, les Comores n'ont jamais eu des relations bilatérales avec l'Iran, Oman, la Jordanie, le Yémen et les émirats arabes unis? Pourquoi c'est sous le régime Sambi il y a 10 que ces nations nouent des relations avec nous? Parce que ce sont des peuples à majorité chiite. Vous ne voulez rien savoir d'où vient le pain? Sachons qu'il n'y a rien de bon que nos compatriotes se soient obligés de partir en France pour espérer gagner leur vie au risque de voir une multitude perdre sa foi; car un ventre plein de mecreance est voué à l'enfer, et bien qu'il faut lutter contre la pauvreté et la mendicité, un ventre creux rempli de patience et de foi est élu dans les hauts sphères du paradis. Je refuse d'imaginer les Comores sans l'Islam,
je plains mes confrères comoriens des quatre qui renoncent à la prière ou y négligent parce qu'ils préfèrent le chèque au salut. Sachons également que celui dont les prières et saluts de Dieu sont sur lui, le Prophète Muhammad, a interdit au croyant de voyager ou pire d'emigrer vers un pays mécréant sauf en cas de contrainte; on pourra naturellement se demander si la pauvreté est une contrainte ou pas! En tout cas si ce n'est la corruption, rien n'empêche d'êtres musulmans et prospères, mais s'il faut perdre un des deux il vaudrait mieux sauvegarder la foi à tout prix.
Nous avons besoin de rompre avec notre culture de la paresse, nous avons une terre fertile et une mer encore exploitable, nos autorités ont responsabilité de revoir les méthodes d'enseignement pour la préparation d'une nouvelle génération. Notre solution doit émaner de nous.