Arabie Saoudite : pourquoi porter le maillot du Barça conduit droit en prison
La rupture des relations diplomatiques entre le Qatar et ses voisins saoudiens conduit à des sanctions, dont la fermeture de l'espace aérien de trois pays à Qatar Airways et l'improbable interdiction du port du maillot du Barça en Arabie Saoudite.
À cause des fortes tensions avec le Qatar, l'Arabie Saoudite a décidé de condamner le fait de porter le maillot du FC Barcelone.(AFP/ Lluis Gene.) |
C'est l'une des multiples conséquences de la nouvelle crise du Golfe. L'Arabie Saoudite, soutenue par les Emirats arabes unis et Bahreïn, reproche au Qatar de soutenir des «organisations extrémistes» et d'être proche de l’Iran, grand rival chiite du royaume saoudien sunnite. Dès lors, tout soutien envers le Qatar est aujourd'hui répréhensible sur le territoire saoudien.
Porter le maillot du FC Barcelone en Arabie Saoudite peut ainsi coûter très cher à ceux qui braveraient la nouvelle interdiction décrétée par les autorités. Selon Sky Italia, le port du maillot catalan sponsorisé par Qatar Airways peut entraîner une amende de 135 000 euros et une peine de 15 ans de prison.
Les fans du Barça au milieu de cette crise diplomatique
Barcelona football club fans 'can be arrested' in the United Arab #Emirates - Deutsche Welle : https://t.co/9756Wdw4Jd— Qatar Airways News (@QatarAirNews) 12 juin 2017
Cette décision stupéfiante porte préjudice à des milliers de fans du Barça, rattrapés malgré eux par cette crise diplomatique. Le club espagnol figure parmi les plus populaires dans les pays arabes, y compris dans les Etats du Golfe. On ne compte plus le nombre d'enfants ou d'adolescents arborant le maillot de Messi, de Neymar ou de Suarez, le célèbre trident offensif «MSN» du FC Barcelone.
Après avoir passé un accord commercial de six ans avec Qatar Airways, le club catalan a signé un nouveau partenariat maillot avec le géant japonais du commerce électronique, Rakuten, visible sur les maillots dès la saison 2017-2018. Mais en attendant, des millions de t-shirts et maillots avec l'emblème de Qatar Airways, sont encore en circulation.
Pas de solution pour résoudre la crise
Depuis le 5 juin, plusieurs Etats du Golfe, mais aussi l’Egypte, ont rompu leurs relations avec le Qatar, fermé leurs frontières aériennes, maritimes et terrestres, mais aussi pris des mesures contre des médias qatari, comme la chaîne Al-Jazeera. Dimanche, l'Arabie saoudite et ses alliés ont consenti quelques geste, sous la pression internationale, pour adoucir les conséquences humanitaires de leur embargo régional contre le Qatar. Mais aucune solution n'apparaît encore à l'horizon pour résoudre la crise.
Un haut responsable qatari a de nouveau balayé les accusations de «soutien au terrorisme» lancées par ses voisins du Golfe. Doha «ne prendra pas de mesures contre des résidents du Qatar qui possèdent la nationalité des pays ayant rompu les relations ou réduit leurs relations diplomatiques avec l'Etat du Qatar sur fond de campagnes hostiles et tendancieuses», a-t-il indiqué. Malgré la pression extrême qui pèse sur lui, le Qatar veut donner l'impression qu'il peut tenir longtemps. Les premières conséquences économiques se font pourtant sentir. Ainsi, l'interdiction faite aux appareils de Qatar Airways de survoler les pays voisins menace sa position de grand transporteur transcontinental, estiment ce lundi des experts.
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