La France que je connais, n'est pas celle que j'entends décrire. Celle que j'entends décrire n'existe pas. Pourvu quelle ne...
La France que je connais, n'est pas celle que j'entends décrire. Celle que j'entends décrire n'existe pas. Pourvu quelle ne naisse pas un lendemain de 7 mai.
Jamais campagne politique n'aura réussi à me révéler un pays comme l'actuelle campagne pour l'élection du Président de la République française ma révélé ce qui est la France.
Photo d'archives: Marine Le Pen et son père |
Jusqu'ici, la France que je connaissais, c'est ce pays de l'une des toutes premières révolutions industrielles et démocratiques de l'Histoire, celle des innombrables Prix Nobel, du Train à Grande vitesse, de l'Ena et de Polytechnique, celle qui abrite la cinquième puissance économique et diplomatique de la terre. Celle qui a su mélanger du Didier Six, du Marius Trésor, du Raymond Kopa et du Zinedine Zidane pour obtenir un grand footballeur français, qui a su mélanger Pierre Curie et Marie Sklodowska pour le progrès de l'humanité.
C'est le pays de ce peuple qui a voyagé loin de ses terres où il a su se mélanger avec d'autres peuples, s'imprégner d'autres cultures et revenir sur ses terres, plus grand encore.
C'est le pays de ce peuple qui a su se lancer à la conquête, heureuse ou malheureuse, du monde avec toutes les armes possibles et imaginables faites de verbe et de poudre, de cultures et de domination, de sourires et d'humiliation. Qui a su occuper par la force et humilier d'autres peuples et qui, à son tour, a été occupé par la force et humilié . Ce peuple qui, enfin, s'est battu, a gagné et a perdu exactement comme un grand peuple qu'il est.
A mon désarroi
A mon grand désarroi, je devais apprendre par la bouche dun candidat qu'en fait, son pays, la France, n'était rien plus qu'un pays en régression sur tous les plans. Que dans son pays, le président de la République n'était pas, en fait, une personne digne de respect mais tout juste le chef d'un gang qui passait son temps à monter des cabinets noirs pour épier ses compatriotes pour pouvoir les nuire gravement.
Que dans son pays, la France, la justice n'était pas ce que nous croyons - indépendante et préoccupée à protéger les citoyens - mais une institution juste sous la botte du très noir gourou de la présidence et de ses commandos de la mort politique.
Que dans son pays, les journalistes n'étaient pas, en réalité, préoccupés à informer honnêtement leurs compatriotes, mais tout simplement, autant de femmes et d'hommes tout juste hantés par un sombre besoin de nuire à autrui.
A mon grand désarroi, je devais apprendre par la bouche dune élue-candidate, que la France, son pays, n'était pas aussi grande qu'on le pensait, mais un petit pays qui ne pouvait vivre que retranché dans son coin, avec un peuple trop faible, trop fragile pour pouvoir s'épanouir dans une Cour de Grands.
Que son pays, la France, c'est le pays de ce peuple qui allait disparaître la minute d'après s'il n'érigeait pas un mur entre lui et les autres. Je devais apprendre par la bouche de cette élue-candidate qu'en réalité, la France, son pays, c'est le pays de ce peuple de poltrons qui avait une peur bleue des échanges avec les peuples des autres contrées de la terre, des ouvriers polonais, des éboueurs africains, des interjections arabes et de ces "malins" asiatiques.
Quant au fond....
Mais quant au fond, en ce qui me concerne, je doute fort que ces honorables personnes là, toutes autant quelles sont, ont vu la même France que moi. Celle d'André Malraux, de Victor Hugo, de Molière, des Révolutionnaires de la salle des jeux de pommes, de George Pompidou, de François Mitterrand, du général De Gaule et de Jean Moulin, des résistants et des alliés de 1943, tous autant qu'ils sont, divers, audacieux, accueillants, conquérants et intelligents.
En fait, ces honorables personnes là ont, tout simplement, vu la France quelles veulent mais qui, malheureusement pour elles, n'existe pas : celle de Marine Le Pen. Une France qui, j'espère de tout cœur, dans l'intérêt de la raison, du prestige et du génie de son peuple ne naîtra pas un lendemain de 7 mai.
Madjuwani hasani
Journaliste comorien