Il a enfin eu lieu. Mais pourquoi "enfin" ? Enfin, pour son cadre universel, enfin pour sa portée intellectuelle et ses retombées...
Il a enfin eu lieu. Mais pourquoi "enfin" ? Enfin, pour son cadre universel, enfin pour sa portée intellectuelle et ses retombées culturelles et autres dont un pays a vraiment besoin pour s'affirmer aujourd'hui. "Enfin", parce que tenir pour la première fois un événement pareil, organiser pour la unième fois un salon du livre aux Comores et dans la région indianocéanique, cela constitue en soi un événement. Et justement, on a longtemps attendu ce moments, plutôt ces moments-là. Et voilà qu'ils se sont présentés en nous, et nous les avons saisis.
Oui, il y a eu, entre les 13 et 18 mars 2017 à Moroni le premier salon du livre. Et alors ? diront certains. - Et alors ? - Et bien, l'heure des bilans est arrivée ! renchériront d'autres.
En attendant que les acteurs potentiels nous le dressent sagement, nous n'allons pas s'en priver d'en donner des appréciations, tout en gardant une posture conforme à soi, une posture plus ou moins de spectateur.
Des bienfaits non négligeables !
Le bilan ne peut pas être taxé de catastrophique car, rien que le relationnel, c'est à dire le contacte noué entre auteurs et public, entre lecteurs et écrivains, entre les écrivains eux-mêmes, le partage mutuel des expériences... Rien que ça, cela reste en soi un succès. Rencontrer de grandes personnalités de la culture, de grands professeurs comme Carpana, Nassur Attoumani et tant d'autres venant de l'océan indien, le fait de découvrir des talents comoriens dans l'écriture, découvrir des libraires, des éditeurs et distributeurs variés du livre dans le pays, cela est une richesse. Le salon du livre, au-delà de sa vocation cérémoniale a été donc une chose positive pour le pays. Mais l'a-t-on fait au prix de quoi et dans quelles manière cela a été possible ?
De nombreuses failles soulevées
Sur le plan organisationnel, trop d'improvisations qui ont laissé paraître une non maîtrise claire de la chose, une sous-prévaluation de l'événement. Or un salon du livre ne se résume pas aux nombres de spectateurs présents à l'ouverture ou à la fermeture. Ces cadres cérémoniaux n'ont pas vraiment d'impacts sur l'événement dans le fond.
De nombreux festivaliers ont manifesté le manque de prise en charge effective une fois arrivés dans le pays hôte. Certains qui ne comptaient pas en bénéficier se seraient mêmes pris en charge par eux-mêmes persuadés que l'idée en soi de venir à Moroni, que pour le livre et la culture, c'est un projet qu'il fallait soutenir et à tous les prix à payer.
Une communication mal assurée
Les informations étaient plutôt confinées sur Internet. Cela a beacoup pénalisé le public qui, certes commence à s'habituer aux nouvelles technologies mais reste aussi plus réceptif des méthodes traditionnelles informatives. Les Impressions insuffisantes du programme se sont fait ressentir, certains organisateurs ne bénéficiaient d'aucun appui technique par exemple pour communiquer alors que d'autres si, comme si l'organisation d'un salon ne demandait que du copinage pour être une réussite…
Bonne chance pour la prochaine édition !
Abdoulatuf Bacar
HabarizaComores.com (Habari Za Comores)| أخبار من جزر القمر