Sacré Larifou: Le roi de l'invention des néologismes en politique
Comme je le disais, les mots quand ils n'ont pas de consistance se vident rapidement de leur sens et je pense que dans un avenir très proche Azaly et les siens ne pourront plus s'abriter derrière le concept de PAYS EMERGENT en guise de réponse à l'exigence d'une gestion nouvelle du pays, tant attendue et défendue bec et ongle par les comoriens, prenant en compte le recherche de véritables solutions aux problèmes et nombreux défis qui plombent le quotidien de nos concitoyens, et hypothèquent du coup leur avenir... Ce n'est pas le rêve d'émergence de notre pays qui fait débat, et encore moins l'opportunité de celle-ci même si nous en mesurons la complexité de la tâche.
C'est la question des moyens et des stratégies qui se pose, car il n'est pas question que ce cap salvateur pour notre pays se réduise à un slogan, comme cela en air! En effet, comme je l'ai dit dans ma précédente contribution. Il n'y a pas d'adhésion de la population au projet de pas émergent d'Azaly, or celle-ci est essentielle. Le pouvoir ne convainc pas là-dessus, puisqu'il ne communique pas. Nous sommes curieux de savoir les moyens engagés et les stratégies déployées, au delà des mots, pour que les comoriens puissent s'inscrire dans ce rêve. Sept mois que le nouveau pouvoir est en place, cela est suffisant pour communiquer sur un tel sujet. Nous en sommes toujours restés à notre faim... Nous avons beau scruter l'actualité, être attentifs aux décisions, faits et gestes du pouvoir.
RIEN... A moins que chasser la misère des rues de Moroni pour mieux la faire prospérer ailleurs, à moins que des groupes électrogènes dont on n'est pas sûr du lendemain acquis dans l'opacité totale, à moins qu'une politique non réfléchie et sans effet notoire de lutte contre la vie chère, à moins qu'une politique de mendicité non assumée, à moins que les bourdes d'un ministre de l'intérieur peu respectueux de la loi sous les dehors d'homme d'action, à moins que tout ce spectacle du déjà vu soit considéré comme le chemin menant à l'émergence... Oui Azaly est arrivé au pouvoir par une exigence de changement qu'il il a à maintes reprises reconnue et saluée... C'est au nom de cette exigence qu'Azaly se doit de communiquer sur son projet d'émergence et que les slogans et les formules à l'emporte-pièce ne sont plus acceptables.
Car insuffisants! Les comoriens ne peuvent pas attendre dans leurs difficultés pendant des années en s'en remettant à des gens qui chantent à tout bout de champ émergence émergence. Il faut rassurer les comoriens, les associer à cette démarche en leur définissant au préalable les contours de cette émergence, les stratégies et les moyens pour y parvenir...
Et notre sacré Larifou, roi de l'invention en néologismes politiques, fidèle à lui-même, se mêle au débat, mais de quelle manière? Oui celui qui a naguère inventé le débarquement de cœur contre Bacar jamais réalisé, la flottille devant partir de Mayotte mais jamais partie en passant par Anjouan et arriver à Chindini pour une marche jusqu'à Ajao pour contrer le projet de la réforme référendaire de 2009. Ah ! il n'en manque pas lui et dieu seul sait si la mémoire de l'homme est capable de retenir tout cela et cette fois-ci il n'en saurait en être autrement..." Émergence entrepreunariale!" Et l'article qu'il vient de faire publier dans Harizacomores en regorge.
Et c'est sa façon de soutenir le projet d'émergence d'Azaly. Oui c'est bien pour se faire remarquer du nouveau président, après avoir échoué à lui voler sa victoire... Mais mon ami Larifou, j'ai peur que vous ne soyez guère d'un grand secours à Azaly confronté à un déficit de communication et d'explication sur le sujet nonobstant la fertilité de votre imagination à sortir des barbarismes et des concepts à toute situation. Vous allez juste compter dans les rangs de ceux qui chantent à tout va émergence émergence en attendant la prochaine transhumance politique...
Ahmed BOURHANE