Tayari pour les prochaines élections
Tayari pour les prochaines élections
Notre mouvement a décidé de ne pas participer aux élections présidentielles de l’Union des Comores et celles des gouverneurs des îles autonomes de 2016. Nous ne sommes pas prêts pour plusieurs raisons.
Le pouvoir n’est pas notre objectif. Les partis et les personnalités politiques font du pouvoir leur ultime but. Une fois ce but atteint, cela devient un calvaire vicieux pour les gouvernés et un labyrinthe d’oppression et d’opulence pour les gouvernants. Accéder au pouvoir et le garder, se pratique comme un sport collectif à la gloire d'un homme providentiel à qui on attribue les compétences de se servir à sa guise.
Ce déni abyssale, de considérer le pouvoir comme objet de jouissance et non facteur de besogne, nous installe durement dans une spirale de fatalité infantile. Notre mouvement a choisi de faire du pouvoir un moyen et non un but. C’est une autre démarche de faire la politique autrement. C’est un combat de longue haleine dans le sens où se forger un moyen pour libérer un peuple de la misère, exige beaucoup plus de ressources qu'on l’imagine.
Notre parti ne peut pas se mentir. Nous venons de fêter le premier anniversaire de notre formation. Nous n’avons pas encore finalisé le projet pour lequel nous allons nous battre. Dire que nous sommes prêts à conquérir le pouvoir sans avoir eu le temps de partager et d’harmoniser nos pratiques sociales, d’expérimenter nos projets, de mobiliser les acteurs du changement, de recueillir les analyses et les propositions de la population pour laquelle nous nous engageons, ce serait insulter l’intelligence et mépriser la foi. Nous avons la volonté de mener cette lutte avec conviction.
Le contexte politique actuel ressemble à un spectacle en arènes où les maîtres corridors prennent le plaisir d’inviter tous les adeptes au paseo, jouer à piquer le taureau avant la mise à mort ou la grâce. Ces magiciens sont convaincus que leurs predigistations anesthésient leurs pauvres victimes et se mettent à les adouber davantage. Nous ne voulons pas être complices dans cette mascarade.
Nous ne voulons pas retenir les larmes de nos yeux déjà rouges de colère, en regardant les centaines de milliers des familles qui crèvent de faim pendant que des irresponsables exhibent l’abondance dans des shows ridicules. Nous ne voulons pas fermer nos gueules pour huer ces défilés de l’insouciance pendant que la grande majorité de la population nage dans l’indigence absolue.
Nous ne voulons pas garder nos poings fermes dans nos poches et ne pas casser ces régies de l’exclusion et de la balkanisation. Nous ne voulons pas prêter nos âmes à des soutiens à contrecœur alors que tout le monde s'accorde à ne pas croire au messie. Nous ne voulons surtout pas applaudir des braqueurs, expérimentés ou novices, qui s’enorgueillissent de récidiver à n’importe quel risque.
C’est ainsi que nous décidons d'engager la démarche Naribarikishe ye Komori et de prendre le temps qu’il faut pour pouvoir la partager.
Nous croyons qu’il est possible de croire à un idéal, celui de voir le peuple prendre en main son destin. Nous croyons qu’il est possible de créer un objet de combat, un projet de société viable.
Nous croyons qu’il est possible d’atteindre notre but, installer durablement notre pays dans le développement socioéconomique par une politique de justice sociale.
Pour les moyens de mise en œuvre et notamment le pouvoir politique, nous sommes prêts pour les années à venir.
Naribarikishe ye Komori...
Publié le 25 janvier 2016 et mis à jour aujourd’hui
Dini NASSUR