Un président SDF à la tête du Mouvement des entreprises comoriennes
UN PRÉSIDENT SDF DIRIGE LE MODEC
Avec l'élection d'Irchad Abdallah à la tête du Mouvement des entreprises comoriennes, arriva ce qui devait arriver : un patron SDF à la tête du Modec, l'équivalent du Medef français. Il n'y a qu'aux Comores qu'on pourrait voir ça. L'acte, en soi, n'a rien de répréhensible car, selon ceux qui suivent de près ce dossier, Irchad Abdallah a été élu président du Modec, selon les règles de l'art.
©Irchad Abdallah |
S'il ya une particularité à relever dans ce "non choix" du patronat comorien ce serait que ce vote signerait l'acte de décès du Modec. L'autre particularité est qu'un patron sans domicile fixe soit devenu, en un tour de main, le chef des patrons. Il faut être comorien pour réussir un tel exploit.
Cette histoire née de pratiques et autres humeurs "malsaines" au sein du Modec, sonne le tocsin, pas seulement chez les patrons mais dans tout le pays. Et pour cause. Un inconnu peut, sans coup férir, devenir le chef sans que l'on voie venir.
La réussite de ce coup de maître le doit à un climat très peu cordial au sein du Modec, des pratiques peu orthodoxes dans sa gestion quotidienne, un déficit de conviction des patrons en leur action et des règles imprécises qui le régissent. Nous ne parlons pas de la hardiesse et de l'audace du jeune Irchad Abdallah, jeune chef d'une entreprise presque en gestation.
L'élection de ce jeune loup
N'était-ce cette mauvaise humeur des patrons qui ont mal pris le fait compte tenu de la démission collective d'une dizaine d'entre eux, l'élection de ce jeune loup serait une chance pour le Modec qui a besoin de sang neuf, non pas pour engranger des dividendes seulement mais pour secouer le cocotier déjà un peu trop vieux et introduire la nécessaire et indispensable culture nouvelle des affaires dans un monde globalisé où la nonchalance et notre culture îlienne n'ont plus de place. Les affaires dans les Comores de papa c'était hier.
Si aux politiques, aujourd'hui, on exige démocratie, transparence, utilité sociale, aux milieux des affaires, le pays n'en demande pas moins. Cette culture nouvelle devrait être guidée par le souci d'une meilleure contribution de l'entreprise à l'économie du pays et au bien-être social. Les axes pour y parvenir sont aussi des opportunités et sont nombreux. Ce sont ces jeunes qui ont, aujourd'hui, les yeux pour les voir, l'intelligence pour les comprendre, le savoir pour le faire et le savoir-faire pour les enraciner. Prêtons-leur seulement les mains pour les saisir.
Si aux politiques, aujourd'hui, on exige démocratie, transparence, utilité sociale, aux milieux des affaires, le pays n'en demande pas moins. Cette culture nouvelle devrait être guidée par le souci d'une meilleure contribution de l'entreprise à l'économie du pays et au bien-être social. Les axes pour y parvenir sont aussi des opportunités et sont nombreux. Ce sont ces jeunes qui ont, aujourd'hui, les yeux pour les voir, l'intelligence pour les comprendre, le savoir pour le faire et le savoir-faire pour les enraciner. Prêtons-leur seulement les mains pour les saisir.
Ne boudons pas la présidence Irchad
Car rien ne pourra et ne devra plus être comme avant. Ne boudons pas la présidence Irchad, ce patron des patrons et chef d'entreprise en gestation, ce jeune audacieux porteur de révolution en faveur du patronat comorien, ce président SDF (sans domicile fixe) qui, par sa jeunesse, sa formation et son expérience d'ailleurs, est celui par lequel le Modec se restructurera.
La morale de cette élection est que des institutions fortes sont, seules, gage de stabilité. Le pays tout entier se doit d'y réfléchir. Et c'est valable pour tous. Rien ne dit qu'un inconnu, comme Irchad Abdallah au Modec, usant de notre très chère PRÉSIDENCE TOURNANTE, ne puisse prendre les rênes du pouvoir et conduire le pays en enfer, un jour.
Jusqu'ici, les choses se sont passées mollement avec des présidents à la devise "yinu ndeyatru" pour piller le pays au profit de leurs familles. Mais n'excluons pas qu'un jour, un monstre à queue et à cornes, puisse se hisser à la tête du pays pour nous dévorer.
Irchad et Dachir
Si Irchad est sorti de nulle part, selon des patrons, pour se faire élire président du Modec, pourquoi Dachir ne sortirait de nulle part pour se faire élire président de l'Union des Comores par le biais de la "tournante"?
Imaginez-le, usant de sa queue et ses cornes en train de dire, non pas "ndeyatru" mais "Indeyangu".
©Mohamed Hassani
©Mohamed Hassani