Les représentants de la France dans l'Océan Indien reçus par le président Azali
POLÉMIQUE SUR LE POLE-MÈRE ENFANT D'EL-MAAROUF
Le torchon brûle entre le gouvernement Azali et la coopération française autour du pôle Mère-enfant de l'hôpital El-Maarouf. Projet qui par ailleurs a fait couler beaucoup d'encre si l'on compte le nombre d'articles de presse contradictoires sur qui fait quoi et comment. Mais là n'est pas le sujet.
Selon le journaliste et communicant Ali Madi, les autorités françaises à Moroni reprochent les nouvelles autorités comoriennes de revenir après sur un projet en étude depuis 4 ans pour demander qu'il soit revu et redimensionné. Autrement dit Moroni souhaiterait voir Paris financer un grand projet de restructuration d'El-Maarouf et mettre fin à ce saucissonnage actuel (la france s'occupant du pole-enfant, une ong arabe, de la tôiture du département médecine, un autre pays des maladies mentales......etc). c'est légitime. Ce qui ne l'est pas, c'est encore une fois la manière de faire qui frise l'inconscience ou une méconnaissance du fonctionnement de l'Etat.
Selon le journaliste et communicant Ali Madi, les autorités françaises à Moroni reprochent les nouvelles autorités comoriennes de revenir après sur un projet en étude depuis 4 ans pour demander qu'il soit revu et redimensionné. Autrement dit Moroni souhaiterait voir Paris financer un grand projet de restructuration d'El-Maarouf et mettre fin à ce saucissonnage actuel (la france s'occupant du pole-enfant, une ong arabe, de la tôiture du département médecine, un autre pays des maladies mentales......etc). c'est légitime. Ce qui ne l'est pas, c'est encore une fois la manière de faire qui frise l'inconscience ou une méconnaissance du fonctionnement de l'Etat.
Photo d'archives: Les représentants de la France dans l'Océan Indien reçus par le président Azali |
J'avoue que je ne partage pas toujours la démarche française d'une coopération par mini-projets éclatés qui semblent satisfaire de petites mains plutôt qu'une vision globale. en réalité, une coopération peu ambitieuse et parcellaire, pilotée par des ONG et des stagiaires de l'ENA. Mais si c'est le choix français, c'est quoi le nôtre? Et c'est là où le bas blesse. Ce n'est pas à la coopération qu'il faut jeter la pierre mais à nos négociateurs. Car il est déshonorant (pour un pays qui n'a que le mot honneur à la bouche) d'instaurer le rétropédalage comme norme diplomatique. Revenir constamment sur nos propres engagements comme s'il n'existait pas d'Etat et que les élus ne sont tenus à rien. Nos gouvernants (actuels ou futurs) doivent comprendre une bonne fois pour toute que s'ils engagent leur signature sur un projet de coopération, c'est l'Etat comorien (tous les Comoriens) qu'ils représentent et engagent.
Les nouveaux venus ne peuvent pas se dire "oh, ça ne nous concerne pas. nous on ne voit pas les choses comme ça" et sans se référer à aucune institution, sans recourir à une arbitrage, décider de leur fauteuil de tout changer. ça ne se fait pas et c'est insupportable. Ces manières cavalières d'agir (héritage de la gouvernance de l'époque des mercenaires) ne se font pas à l'égard d'un pays quel qu'il soit. Peut-on demain demander à la Chine sans aucune forme de procès, de déterrer son réseau TNT, parce qu'un dirigeant n'apprécie pas le régime communiste? Ces méthodes reflètent une vision non démocratique de l'alternance, se fiche des institutions, de ce qu'est un Etat que le chef confond avec lui-même (ufawume) et du fait qu'un pays a une histoire politique que le nouveau régime sur la base des promesses qu'il a fait au peuple qui l'a élu mais dans le respect de la démocratie codifiée par les lois et les codes de procédures.
L'affaire Telma est un autre exemple de ce cafouillage. Enfin, chaque jour que Dieu a créé nous exaspère sur le vrai niveau de l'élite politique. Aucune vision. Et puisque nous sommes dans la santé, comment est-il possible qu'avec deux immenses pôles santé à Bambao (hyper équipé, avec un plateau technique des plus performants du pays plus que celui d'El-Maanrouf), un complexe en finition à Hombo et pleines de mini-structures dans diverses régions de grande-Comores, qu'il n'y ait une réflexion visant à repenser la stratégie globale sanitaire et hospitalière des Comores? Continuerons nous longtemps à faire comme si hier n'existait pas et que ce fut le néant? Par Eddine Mlivoidro